Interdiction des manifestations publiques : trois ONG dénoncent la mesure du gouverneur de Dakar

Trois organisations de défense des droits de l’homme dénoncent, dans un communiqué transmis lundi à l’APS, ‘’l’interdiction générale par le gouverneur de la région de Dakar des manifestations publiques du 10 novembre au 5 décembre 2014’’.

La Ligue sénégalaise des droits humains (LSDH), Amnesty International/Sénégal, la Rencontre africaine pour la défense des droits de l’homme (RADDHO) et la SIDH invitent les autorités à ‘’garantir les libertés individuelles et collectives garanties par la Constitution du Sénégal et les conventions internationales ratifiées », rapporte la même source.

 »Nos organisations rappellent que s’il incombe à l’autorité administrative compétente de prendre les mesures qu’exige le maintien de l’ordre, elle doit concilier l’exercice de ce pouvoir avec le respect de la liberté de réunion et de manifestation consacrée et garantie par la Constitution », lit-on dans ce communiqué.

 »Que ce principe sacro-saint, un des piliers de la démocratie et de l’Etat de droit a été rappelé par la Cour suprême du Sénégal dans un arrêt rendu le 13 octobre 2011 dans le contexte du FESMAN (Festival mondial des arts nègres) dans l’affaire Alioune Tine contre Etat du Sénégal », ajoute la même source.

Les trois ONG estiment que le sommet de la Francophonie  »inscrit dans l’agenda de la République depuis plus d’un an ne saurait constituer un événement imprévisible de nature à justifier la suspension des libertés fondamentales sus visées ».

Le gouverneur de Dakar a pris récemment un arrêté interdisant les manifestations publiques du 10 novembre au 5 décembre 2014. Le Parti démocratique sénégalais (PDS) et d’autres partis de l’opposition envisagent d’organiser une marche de protestation, le 21 novembre à Dakar.

Même sans l’autorisation des autorités administratives, cette manifestation aura lieu, selon les organisateurs. Le président Macky Sall a déclaré dimanche à Dakar qu’ »aucune perturbation » du sommet de la Francophonie « ne sera tolérée » par les autorités.

« On ne laissera pas quand même des personnes, au nom de la liberté de manifester, perturber un sommet de cette nature. Je veux être très clair là-dessous. Cela n’a rien à voir avec la liberté de manifester. Ils (NDLR : les organisateurs de la marche du 21 novembre) peuvent à suffisance manifester après le sommet. Nous leur ouvrirons le boulevard qu’ils voudront », a soutenu M. Sall. Il rencontrait les membres de « La Table de la Presse », une association de journalistes sénégalais.

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