Zéro cas de décès dû au paludisme à Kayar en 2014

La commune de Kayar, qui polarise une dizaine de quartiers avec une population de 22 317 habitants, n’a enregistré, durant toute l’année 2014, aucun cas de décès dû au paludisme, selon l’infirmier chef du poste de santé (ICP), Amady Ka.

Le poste de santé de Kayar fait partie du district sanitaire de Pout dans la région de Thiès, a précisé l’ICP qui recevait récemment des membres de l’Association des journalistes en santé, population et développement.

Même s’il considère qu’il est aujourd’hui prématuré de parler de pré-élimination, objectif du Programme national de lutte contre le paludisme(PNLP) en 2015, M. JKa a dit que ‘’de grands progrès ont été enregistrés dans la lutte contre le paludisme durant ces deux dernières années’’.

‘’A mon arrivée dans la zone en 2003, il y avait beaucoup de cas de paludisme, compte tenu de la situation géographique de Kayar qui est une zone de marécage et où on pratique la culture maraîchère hors saison favorables au développement de l’anophèle principal vecteur du paludisme’’, a-t-il expliqué.

En faisant le tour de la commune, on constate que les habitants pratiquent la culture maraîchère jusqu’à l’intérieur des concessions. C’est dire que c’est un milieu favorable au développement du moustique vecteur de la maladie.

‘’Actuellement, le paludisme occupe la 5ème place en termes de motif de consultations, alors qu’à mon arrivée, il occupait la première place avec beaucoup de cas de décès en l’absence de test de diagnostic rapide, de moustiquaires et de traitement gratuit’’, a confié l’ICP, même s’il n’a pas avancé de chiffres exacts.

Pour les chiffres globaux en termes de cas de paludisme et de décès pour les années précédentes, a-t-il avancé, ‘’il faut cumuler les fiches du poste de santé, les rapports des dispensateurs de soins à domicile (DSDOM) et de la case de santé de Keur Abdou Ndoye’’.

‘’Il y a eu la couverture universelle en moustiquaires imprégnées qui a beaucoup contribué à la baisse de la morbidité palustre dans la zone’’, a-t-il avancé.

A Kayar, le poste de santé en partenariat avec le PNLP, a pu distribuer 16.221 moustiquaires imprégnées à longue durée d’action en 2012. En dehors de ces moustiquaires, plus de 500 autres moustiquaires de routine subventionnées par le district de santé sont disponibles au poste.

Sur le taux d’utilisation des moustiquaires, l’ICP relève que des statistiques ne sont pas disponibles, mais vu la réduction drastique des cas de paludisme, on peut avancer que les populations ont compris l’importance de la moustiquaire imprégnée à longue durée qui joue un rôle fondamental dans la lutte contre le paludisme.

Pour la distribution, un recensement a été fait de tous les couchettes dans les concessions, les dortoirs au niveau du quai de pêche et du garage de Kayar.

Autre facteur qui a également permis d’arriver à ces résultats c’est l’avènement des dispensateurs de soins à domicile (DSDOM), selon l’ICP. Ainsi, 7 DSDOM ont été installés dans tous les quartiers excentrés de la commune et une case de santé à Keur Abdou Ndoye.

Le Programme de lutte contre le paludisme a contractualisé avec un réseau d’acteurs communautaires de base comme l’Association des relais polyvalents de Kayar, Jeunesse action de Kayar et le Réseau des acteurs communautaires de Kayar qui jouent le rôle de sensibilisation dans l’utilisation des moustiquaires toute l’année, par toute la famille toutes les nuits, dans l’assainissement et le respect des mesures d’hygiène.

Ces associations organisent des séances de causeries, de visites à domicile pour voir si effectivement les moustiquaires distribués gratuitement aux populations sont utilisées, selon Amadou Baidy Sow, DSDOM.

‘’Kayar est une zone de pêcheurs et de cultivateurs saisonniers, beaucoup de cas de paludisme sont importés avec des populations qui viennent d’ailleurs durant la campagne de pêche du mois de janvier au mois de juin’’, a-t-il confié.

De 22 317 habitants, la population peut facilement passer à 40 000 pendant cette période, selon le relais communautaire qui officie comme dispensateur de soins à domicile dans les quartiers excentrés.

Des campagnes d’assainissement sont organisées au niveau des quartiers pour enlever les ordures et les épaves susceptibles d’être des nids de prolifération de moustiques.

‘’Cela a permis aujourd’hui au poste de santé qui couvre la zone de Kayar d’avoir un taux relativement bas de cas de paludisme’’, a expliqué Amadou Sow.

Le traitement de paludisme est gratuit et le traitement disponible aussi bien au niveau du poste de santé, de la case de santé que des DSDOM.

Aps

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