Viol : Un commerçant risque dix (ans) de prison

Daouda Sall alias « Tiko » a comparu hier, devant le tribunal des flagrants délits, pour viol au préjudice d’Aïssatou Sarr, atteinte d’épilepsie. Le parquet convaincu de sa culpabilité, a requis une peine ferme de 10 ans.

Le gardénal étant en rupture de stock, les épileptiques se tournent vers le valium. C’est ce que donne Khady Samb à ses deux enfants, dont Aïssatou Sarr. Cette dernière, après un après-midi de sieste, a fait part à sa mère d’un petit creux. Celle-ci lui a remis 2 000 F pour qu’elle aille s’acheter à manger au fast-food du coin. Sur le chemin du retour, la demoiselle dit avoir été interpellée par un individu du nom de Daouda Sall qui l’a entraînée de force dans sa voiture et a abusé d’elle. Ensuite, il l’a ramenée dans le quartier.

Au moment de descendre du véhicule, Aïssatou a déclaré s’être mise à hurler au secours. Les riverains ont pris en chasse son présumé violeur à bord de voitures et de scooters. En manœuvrant son véhicule, le présumé prédateur a heurté le frère d’Aïssatou. Avant d’aller se rendre à la police, pour éviter un lynchage. Entendu, il a, lors de sa première audition, nié avoir entretenu des rapports sexuels avec la victime. Lors de la seconde, il s’est ravisé et parlé de rapports consentis.

Devant le tribunal des flagrants délits, Aïssatou a servi la même version qu’à l’enquête préliminaire, soutenant qu’elle était dépassée par les événements. Qu’elle a eu un moment d’absence, lors du viol. Elle a ajouté que son présumé violeur l’a prise en photo, après l’avoir déshabillée de force et menacé de balancer ses photos sur le net, si elle s’aventurait à le dénoncer. Tout cela, dit-elle, s’est passé dans un endroit sombre qu’elle ne connait pas.

Son conseil, Me Ndiack Ba, a soutenu que le prévenu est un prédateur sexuel habitué des faits, avant de réclamer 3 millions pour le préjudice.

« On est parti ensemble dîner »

Mais Daouda Sall a battu en brèche la version de la jeune fille. ‘’Je revenais de la plage ce vendredi 3 janvier. Elle m’a dépassé, alors que j’étais assis devant chez elle. Je lui ai proposé d’aller dîner avec moi. Elle m’a invité chez elle pour me présenter à sa mère. Ensuite, elle lui a demandé la permission. On est parti ensemble dîner’’.

‘’Une fois dans la voiture, a-t-il poursuivi, on s’est promené, on a flirté puis on a eu des rapports sexuels consentis. Après cela, je lui ai pris un chawarma et l’ai déposée chez elle. Dès que je me suis garé, sa mère l’a hélée pour lui demander où elle était. Son frère a cassé la vitre de mon véhicule. Pris de panique, je suis allé à la police. Ils m’ont suivi, pendant que j’étais avec Aïssatou dans ma voiture‘’.

Après cette déclaration, son avocat, Me Baba Diop, a commencé par souligner que la partie civile n’a pas 20 ans, comme elle prétend, mais bien 30 ans, selon le procès-verbal. La robe noire de dire que les circonstances laissent croire à un consentement. « Le rapport sexuel n’est pas contesté, mais on ne lit pas des traces de lutte dans le rapport de l’homme de l’art », a-t-il plaidé, avant de solliciter la relaxe au bénéfice du doute.

Entendue à titre de témoin, Khady Samb a soutenu que tout ce qu’elle sait de cette histoire, elle l’a entendu à la police. Elle a déclaré ne pas connaitre le prévenu et ne l’avoir jamais vu auparavant, avant d’ajouter que les parents de Daouda sont venus chez elle pour s’excuser de ce que leur fils avait fait à sa fille.

Le parquet, trouvant que la constance des faits ne souffre d’aucun doute, a requis une peine ferme de 10 ans. Daouda Sall sera fixé le 31 janvier.

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