Statut particulier – Aminata Mbengue Ndiaye scannée par des maires dakarois

Des élus de Dakar ont été interrogés sur le débat portant «statut particulier» de la Ville de Dakar en nommant, par décret, le futur maire. Ainsi, Santy Agne, maire de la commune de Liberté, Mouhamed Djibril Wade, maire de Biscuiterie et Cheikh Guèye, maire de Dieupeul-Derklé ont donné leur avis sur la question. Ils étaient interrogés par nos confrères de Sud Quotidien, sur l’idée émise par la Présidente du Haut conseil des collectivités territoriales (HCCT), Aminata Mbengue Ndiaye.

« Celui qui dit qu’il faut changer doit avoir les arguments et…« 

«Il me semble que quand vous voulez passer d’un statut à un autre, il faut mettre sur la place publique les tenants et les aboutissants de cette proposition. Quels sont les arguments ?», s’est interrogé Santy Agne. Il poursuit :  » Je ne les ai pas entendus, il me sera donc très difficile de commenter une position sur le mode du «c’est comme ça» ou «c’est comme ça qu’il faut». Je veux qu’on me dise le pourquoi on doit faire comme ça. Quelles sont les incidences ? Pourquoi doit-on limiter cette proposition seulement à Dakar ? Étant entendu qu’il y a des villes qui polarisent également des communes « .

« Alors, c’est sur la base de tout cet argumentaire que je peux me permettre de juger de la pertinence ou non d’une proposition et que je pourrais donner mon avis. Ce qui n’est pas encore le cas. Donc, pour le moment, je ne peux que dire il faut argumenter. Parce que celui qui dit qu’il faut changer doit avoir les arguments et jusqu’à preuve du contraire, je ne les ai pas encore entendus. Je ne peux pas me prononcer sur le fond d’une proposition non argumentée…« , a réagi le maire de Liberté.

« Je pouvais comprendre qu’on parle d’un statut particulier pour Dakar, Touba à l’image de…« 

Pour sa part, Mouhamed Djibril Wade de confier qu’il n’a pas encore lu le texte et les arguments développés pour soutenir cette idée mais pense que le Sénégal a connu des avancées significatives en matière de démocratie que nous devons sauvegarder et renforcer.

Toutefois, il estime que nommer, aujourd’hui, le maire de la ville de Dakar par décret présidentiel, revient à ôter à la population son droit légitime. « Et, je pense que ce n’est pas une bonne chose. Cependant, je pouvais comprendre qu’on parle d’un statut particulier pour Dakar, Touba à l’image de Monaco et la Corse en France. Car, le département de Dakar concentre, aujourd’hui, l’essentiel des activités économiques du pays. Je pourrais également comprendre qu’on pose le débat concernant le découpage administratif du département de Dakar. Car, je pense que le nombre des communes (dix-neuf) est énorme. À mon avis, on devait voir comment mettre ensemble certaines communes afin de les rendre plus compétitives« , analyse-t-il.

Prenant l’exemple de sa commune, il dit : « Je pense qu’elle n’a pas sa raison d’être, on pouvait la jumeler avec celle des Hlm et Grand Dakar etc. Pour le reste, je pense que les Dakarois doivent continuer à élire leur maire comme leurs frères et sœurs habitant à Pikine et Guédiawaye. »

« Je ne peux pas comprendre qu’en 2020…« 

« Sur ce dossier, il y a à boire et à manger« , souligne d’emblée Cheikh Guèye qui aurait aimé que les gens attendent de voir le rapport de présentation pour avoir la matière et s’exprimer après.

« Parce que, poursuit-il, je ne pense pas que tout ce qui se dit dans la presse, soit quelque chose de fondé. Je ne peux pas comprendre qu’en 2020, après la mise en place de l’Acte III, après l’ambition de l’Etat qui consiste à faire de nos territoires des endroits viables au développement durable, qu’on puisse vraiment faire un recul avec ce statut de Dakar, pour nommer le maire. Je ne pense pas que le gouvernement soit dans cette disposition. »

« Ce que je pense, par contre, c’est de réfléchir sur comment renforcer les pouvoirs de la ville de Dakar ; comment faire de sorte que les programmes de Dakar puissent être déroulés sans difficultés, sans obstacles. Ça, je peux le comprendre. Mais, penser qu’aujourd’hui, il est question de revenir sur le mode d’élection du maire de Dakar ne me semble pas être à l’ordre du jour« , conclut le maire de Dieupeul-Derklé.

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