Depuis avril 2023, le Soudan est plongé dans une guerre civile meurtrière opposant les Forces de soutien rapide (RSF) à l’armée. Ce conflit a fait des dizaines de milliers de morts et provoqué une crise humanitaire majeure, selon les Nations unies.
Parmi les victimes collatérales de cette guerre, de nombreuses femmes subissent des agressions sexuelles. Certaines d’entre elles choisissent de mettre fin à leurs jours pour échapper à ces violences. Une organisation de défense des droits de l’Homme, citée par BBC Afrique, rapporte avoir été en contact avec six femmes envisageant le suicide par crainte d’agressions sexuelles.
Hala al-Karib, responsable de l’Initiative stratégique pour les femmes dans la Corne de l’Afrique, témoigne à la BBC des actions des RSF, accusant ces milices de campagnes de représailles contre des civils, de pillages et de viols dans les zones sous contrôle d’Abu Nayka, leur commandant en chef.
La semaine dernière, dans l’État de Gezira, trois femmes se sont suicidées après avoir été violées par des soldats des RSF. Leurs familles ont également été victimes de violences, deux hommes ont été tués après l’agression.
L’ONU a recensé au moins 400 survivants de violences sexuelles depuis le début du conflit. Les victimes, de 8 à 75 ans, nécessitent des soins médicaux urgents, mais la destruction des infrastructures rend l’accès aux soins quasiment impossible.
Des rumeurs circulent sur un suicide collectif de femmes dans le village d’Al-Sarieha pour éviter les agressions des miliciens des RSF. Cependant, la véracité de ce fait est difficile à établir en raison des problèmes de communication dans la région.
Les Forces de soutien rapide, par la voix de leur porte-parole Nizar Sayed Ahmed, démentent ces accusations et appellent l’ONU à enquêter sur place pour établir la vérité.
Cindy McCain, directrice du Programme alimentaire mondial, alerte sur la gravité potentielle de cette crise, appelant à un cessé-le-feu pour éviter l’aggravation de la situation humanitaire.