Sénégal : L’État face au défi de la régularisation des deux-roues
Au Sénégal, la régulation de la circulation des deux-roues représente un véritable défi pour les autorités. Malgré les nombreuses annonces de l’État concernant la réglementation, y compris l’immatriculation systématique des motos, les efforts entamés ces huit dernières années n’ont pas encore porté les fruits escomptés, selon Sud Quotidien.
En août, le ministère des Infrastructures, des Transports terrestres et aériens (MITTA) a donné un délai de trois mois aux propriétaires de motos de plus de 49 cc pour obtenir une immatriculation. Cette directive a suscité des réactions diverses, entraînant des manifestations sporadiques à Ziguinchor, Sédhiou et dans certains quartiers de Dakar, attestant des difficultés à imposer l’ordre dans ce secteur.
Historiquement, des initiatives ont été prises, comme l’immatriculation gratuite et obligatoire des deux-roues proposée par les anciens gouvernements. En 2017, le chef du Bureau des relations publiques de la Police nationale, Henry Boumy Ciss, avait déjà affirmé la nécessité d’immatriculer ces engins, en indiquant que seules les motos de 125 cm³ devaient l’être selon la loi en vigueur. Plus récemment, en novembre 2023, l’ancien ministre des Infrastructures, Mansour Faye, a reconnu les problématiques liées à cette forme de transport.
La situation actuelle démontre l’ampleur du phénomène. Les motos envahissent de plus en plus les villes, rivalisant avec les transports en commun. Ce mode de transport est souvent pointé du doigt pour sa contribution à l’insécurité routière et publique, incluant des accidents de la route fréquents, des agressions et des infractions répétées aux codes de la route et aux règlements en vigueur.
Salué pour sa capacité à offrir des opportunités d’emploi aux jeunes, ce secteur est néanmoins paralysé par le manque de respect des réglementations et des mauvaises pratiques des conducteurs. Le bras de fer initié par les nouvelles autorités vise à rétablir l’ordre et à régulariser ce sous-secteur crucial du transport, comme l’indique Sud Quotidien.