Mamadou Kane, président de la commission scientifique du forum Saly Expo 2025, a présenté une feuille de route pour le développement économique du Sénégal. Lors de cette première édition, l’enseignant-chercheur à l’Isep de Thiès a mis l’accent sur l’entrepreneuriat des jeunes et la valorisation des patrimoines locaux comme leviers de croissance durable.
Intervenant sur le thème des « territoires et les mobilités démographiques », M. Kane a plaidé pour une décentralisation des activités économiques et culturelles. Selon les propos rapportés par Sud Quotidien, il a identifié la Petite Côte comme « une zone touristique et une zone économique de première importance ». Il a également souligné que la mobilité démographique ne se limite pas aux flux touristiques, mais englobe aussi les migrations internes et internationales, appelant à un développement qui permet aux populations locales de « s’affirmer du point de vue économique mais dans une croissance qui est durable ».
Face au défi de l’emploi des jeunes, qualifié d’« extrêmement aiguë », Mamadou Kane a proposé de changer de perspective. « Nous sommes dans des pays où les ressources culturelles, touristiques, naturelles, foisonnent. Nous sommes dans un pays où il y a une frange importante de jeunes. Donc je pense que ce sont des opportunités qu’il faut saisir », a-t-il déclaré. Pour lui, la solution réside dans la capacité à « optimiser les ressources qu’on a » et à « capaciter les jeunes ». Cette vision de la jeunesse comme un atout majeur trouve un écho dans les orientations nationales récentes misant sur la jeunesse comme moteur de la transformation.
Un autre axe majeur de son intervention a été la valorisation du patrimoine, un secteur qu’il considère comme « complètement inexploré ». Mamadou Kane a invité les acteurs de l’aménagement, tels que la SAPCO, à élargir leur champ d’action au-delà du tourisme balnéaire. Il a insisté sur la nécessité d’« intégrer dans leur chemin de développement le potentiel touristique patrimonial, le potentiel culturel et même le potentiel en termes d’animation culturelle de nos sites et de nos localités ». Il a notamment cité le potentiel du « patrimoine religieux », dont l’exploitation pourrait avoir, selon lui, un impact direct sur les populations et les territoires.
