Réformes de l’OFNAC et de la Cour des Comptes : Découvrez les chantiers du président Diomaye Faye

Dans une démarche résolue contre la corruption, le président récemment élu du Sénégal, Diomaye Faye, a promis d’engager des réformes profondes en matière de bonne gouvernance économique et financière. Lors de son premier discours à la nation, il a affirmé son intention de mettre en œuvre une « politique hardie de bonne gouvernance économique et financière, par la lutte sans répit contre la corruption » et a annoncé des mesures spécifiques pour renforcer l’efficacité des organismes de contrôle existants.

Le nouveau régime entend remédier aux lacunes du dispositif de lutte contre le blanchiment de capitaux et le financement du terrorisme, où le Sénégal figure actuellement sur la liste grise du Groupe d’action financière (Gafi). Dans ce contexte, le président Faye s’est engagé à la publication des rapports de l’Inspection générale d’Etat (Ige), de la Cour des comptes et de l’Office national de lutte contre la fraude et la corruption (Ofnac).

Un changement notable sera l’indépendance accrue des corps de contrôle par rapport à l’Exécutif, notamment par la nomination d’un Procureur financier indépendant. Ces mesures visent à renforcer la transparence et instaurer une culture de gestion axée sur les résultats.

En plus, le régime prévoit une réforme de l’Ofnac, désormais détachée de la présidence de la République, et la révision de sa loi de création pour mieux lutter contre la corruption. Ces réformes surviennent après que la législation renforçant les pouvoirs de l’Ofnac ait été adoptée sous le régime précédent de Macky Sall, mais critiquée pour son inefficacité par le nouveau gouvernement.

Concernant la Cour des comptes, le Secrétaire général Aliou Niane a signalé des progrès, avec la publication imminente de trois rapports publics, et la consolidation des rapports 2021-2022 pour éviter les accumulations non publiées. Niane a également relevé des défis juridiques, tels que la nécessité de réformer la loi organique sur la Cour des comptes pour accroître son efficacité.

En juillet dernier, Pr Abdoul Aziz Daba Kébé, directeur du Centre d’études et de recherches en ingénierie juridique et financière (Cerif), a souligné l’importance d’une réforme juridique qui donnerait à la Cour des comptes plus de pouvoirs pour juger les ministres directement, ainsi que de durcir les sanctions en matière de déclaration de patrimoine.

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