L’enquête sur le double meurtre survenu à Pikine-Technopole progresse, révélant un acte criminel minutieusement orchestré. Abdoul Aziz Ba, alias Davala, et Boubacar Gano, surnommé Waly, ont été retrouvés morts dans leur appartement le 19 août 2024, victimes de multiples coups de couteau. La Division des investigations criminelles (DIC) a rapidement pris en charge l’affaire, orientant leurs investigations vers un gang de dangereux malfaiteurs.
Un crime planifié avec minutie
Les éléments recueillis par la DIC montrent que l’assassinat de Davala semble avoir été prémédité et exécuté de sang-froid. En revanche, la mort de Boubacar Gano apparaît comme un dommage collatéral, une victime au mauvais endroit, au mauvais moment. Les premiers indices ont conduit à l’arrestation de Mamadou Lamine Diao, l’un des meurtriers présumés, à Touba. Diao a été clairement identifié sur les images des caméras de surveillance installées à proximité du lieu du crime.
Avant cette arrestation, deux autres suspects étaient déjà placés en garde à vue. Leurs dépositions ont permis de resserrer l’étau autour de Diao, domicilié à Pikine Ganaw-Rail. L’enquête a également révélé que le groupe de malfaiteurs opérait en duo, une méthode qui démontre leur complicité.
Si les éléments révélés par les enquêteurs se confirment, nous nous acheminons vers un assassinat et non pas un meurtre. L’assassinat et le meurtre sont deux formes d’homicide volontaire, mais la différence majeure réside dans la préméditation. Le meurtre est un acte volontaire où une personne en tue une autre sans planification préalable. En revanche, l’assassinat implique une intention délibérée et réfléchie, avec une préparation préalable pour commettre l’acte. En raison de cette préméditation, l’assassinat est considéré comme plus grave que le meurtre et entraîne des peines plus sévères.
Suivi des transactions et implication de nouveaux suspects
L’enquête a pris une tournure décisive lorsque les enquêteurs ont pu tracer des transactions financières suspectes. Le compte Wave de l’une des victimes a été utilisé pour envoyer des fonds à Oumar G. et Assane Diao, deux autres membres présumés du gang. La police a ainsi pu identifier de nouveaux suspects et confirmer que ces derniers fréquentaient régulièrement l’appartement de Davala, un lieu de rendez-vous pour la bande.
Des caméras de surveillance ont permis de renforcer les preuves contre les suspects, mais une question demeure : Aziz Dabala était-il encore en vie lors de ces transactions ? Cette zone d’ombre persiste, mais l’enquête continue de progresser. Par ailleurs, il a été établi que les suspects étaient présents sur les lieux du crime grâce à la géolocalisation de leurs téléphones portables, et la police scientifique a identifié des traces ADN correspondant à certains d’entre eux.
Des suspects sous haute surveillance et une traque en cours
Hier lundi, l’enquête a été déclarée bouclée, et les six individus arrêtés seront présentés aujourd’hui au parquet pour répondre des accusations d’association de malfaiteurs, de meurtre avec préméditation et d’actes de barbarie. Par mesure de précaution, ils seront conduits sous haute surveillance pour éviter toute tentative de représailles de la part des proches des victimes.
Cependant, un membre du gang est toujours en fuite, et la DIC est à ses trousses. Son arrestation est imminente selon les sources policières. Dans un rebondissement inattendu, il est apparu que ce crime pourrait être lié à des questions de mœurs, un des suspects ayant justifié son acte par une supposée orientation sexuelle déviante des victimes. Malgré ces allégations, un ancien collaborateur de Davala le décrit comme une personne pieuse et fédératrice, remettant en question les motifs avancés.