Procès Imam Ndao: Moustapha Diatta, un supposé terroriste « trop généreux »

« J’ai un contrat CDI (Contrat à durée indéterminée), chose très difficile au Sénégal… Je voudrais que vous me compreniez et me laisser retourner à la maison…« , a demandé l’accusé au juge Samba Kane.

Que fait-il devant la barre? C’est la question que l’accusé même se pose. Moustapha Diatta il s’appelle. Il habite la Sicap Baobab et travaille comme agent immobilier. Il est marié et père de quatre (4) enfants. Il a été arrêté devant la mosquée de Gueule Tapée par des éléments de la Dic, alors qu’il en sortait pour retourner, avec sa moto, chez lui.

Il sera conduit, par la suite, par les limiers à son domicile pour procéder à une perquisition. Ils trouveront des munitions en vrac de calibre 4-5 mm destinées, selon l’accusé, à son sport favori, la chasse de pigeons. A la question du procureur de savoir s’il détenait un permis, il s’est expliqué:

« Non… On m’a dit que ce n’était pas la peine, que je n’en avais pas besoin (Ndlr: et c’est le major de l’armurerie de Dakar qui lui a vendu le pistolet qui lui aurait signifié que pour ce type d’arme, il n’avait pas besoin de permis). Il m’a même dit en avoir vendu des milliers sans permis… J’ai vérifié sur la législation, j’ai vu que ce n’était pas la peine d’en bénéficier pour ce type d’arme (Ndlr: Une Hatsan 135)« .

Son pêché serait-ce parce qu’il a aidé l’épouse de Abdalla Bâ à rejoindre son mari en Libye? En tout cas, la famille de ce dernier, dit Abou Zaïd, décédé en Libye, l’accuse d’être l’élément déclencheur du voyage de leur fils et de son épouse dans ce pays. Il dit aussi s’être rendu chez l’imam Ndao, à Kaolack pour, dit-il, discuter de la religion.

Aussi, lors de la perquisition des éléments de la Dic, chez l’accusé, les limiers auraient découvert une image imprimée d’un arbre qui se prosternait avec, autour des hommes encagoulés… Et un autre livre qui, dit l’accusé, ne lui appartient pas et serait même signé par le propriétaire…

Lors de l’intervention de ses avocats en occurence Me Khoureïchy Ba et Me Ousseynou Ngome, il s’est révélé que l’accusé, Moustapha Diatta est décrit, dans son quartier comme un homme très sociable qui « déteste l’injustice….« .

« J’ai même appris que vous avez eu à affronter trois (3) malfaiteurs, en même temps, pour défendre des filles qui étaient victimes d’agression« , a rappelé un des conseils qui lui demande de retracer le film de l’événement. Ce qu’il fera avant de signifier que même des gendarmes avec qui il a eu à faire l’armée (Ndlr: Bango), pouvait en témoigner. « J’ai même voulu devenir homme de loi, justement pour lutter contre l’injustice…« , dira-t-il, fièrement.

A rappeler que le procès de l’imam Ndao et Cie se poursuit. Plus que deux (2) accusés avant le tour de Matar Diokhané et Imam. Ce mercredi 25 avril, ont défilé à la barre El Hadji Mamadou Ba dit Imam Ba et Moustapha Diatta. 

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