Pour l’exploitation du TER, ce que je demande a nos députés… Par Thierno Lô*

(10 photos): Bado Dieng élu président des élèves et étudiants de l’Apd de Thierno Lô

J’ai été attentif au débat sur l’attribution des marches du TER qui, enfin de compte ont été attribués aux entreprises françaises. N’ayant pas accès au dossier pour savoir comment s’est déroulée la passation des marches, j’ose espérer que tout a été conduit en conformité aux intérêts du Sénégal d’une part et que le projet est pertinent et prioritaire pour notre pays.

Il y a eu la guerre des chiffres, je ne vais pas perdre mon souffle sur un tel débat. Le TER est là, un concessionnaire est choisi, nous allons dans une phase d’exploitation. C’est là où je me sens en mesure, vu mon passage dans une filiale de multinationale pendant presque trente ans, de faire cette modeste contribution, sur ce projet.

Je signale que nous ne pouvons pas faire comme si nous n’avons pas de compétences et de retour d’expérience du monde dans lequel nous évoluons. Le Sénégal doit éviter la création d’un gouffre financier pour l’exploitation de cette ligne après avoir fait un investissement très lourd.

Nous devons éviter au niveau de l’exploitation, domaine ou je marque une prudence car je ne sais pas encore ce que nous avons signé avec la SNCF, de faire porter aux générations futures la charge de l’exploitation et laisser ainsi l’operateur partir avec le résultat financier. Mon expérience m’a appris les méthodes connues des grands groupes pour tromper nos Etats à travers une politique d’achat connue, des frais d’assistance et commissions diverses et des bilans maquillés pour ne rien payer.

Quand nous investissons beaucoup d’argent nous devons nous préoccuper du renforcement des compétences nationales et éviter ce qui s’est passé si j’ai la bonne information a Air Sénégal où un cadre supérieur a été remplacé car dépassé par les nouvelles technologies. Alors que dans les grands groupes, les techniciens et les principaux responsables de bureau d’études, les technico commerciaux, passent toujours au niveau des usines et laboratoires pour s’adapter aux nouvelles technologies car ils ont déjà la base.

C’est pourquoi je demande à nos décideurs de veiller dès maintenant à ce que la SNCF prenne tous les cadres sénégalais spécialisés au niveau des postes ci-dessous : chefs de brigades voie, chefs de districts, chefs de gare, machinistes et agents de maintenance. Il serait dommage que des gens viennent de France pour créer des structures et gagner la sous traitance pour des emplois niveau exploitation.

Je sais de quoi je parle. Je pense que ceux qui disent que nos jeunes doivent rester chez nous aideront le Sénégal dans ce sens. Je conclue pour demander à notre représentation nationale l’introduction, dans notre législation, d’une limite d’âge pour l’occupation d’un emploi salarié pour un étranger au Sénégal le cas de Saly est toujours dans ma mémoire. Nous ne pouvons avoir des jeunes qui traversent la méditerranée et donner nos emplois a des retraités qui nous viennent d’ailleurs.

* Président de l’Alliance pour la Paix et le Développement et de la Coalition « Adiana »

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