À Ouagadougou, un graffiti récemment apparu sur le mur du lycée Philippe Zinda Kaboré fait sensation. Représentant une carte de l’Afrique ornée du visage d’une femme au regard déterminé, ce dessin exprime un puissant message : « Sortie du FCFA. » Cette œuvre est non seulement une critique ouverte de la monnaie CFA, mais également un appel à l’émancipation économique et à la souveraineté des nations ouest-africaines.
Le Franc CFA, utilisé dans plusieurs pays d’Afrique de l’Ouest, reste étroitement lié à l’euro, ce qui limite l’indépendance économique de la région. Cette monnaie est perçue comme un héritage colonial et un frein au développement économique, rendant les produits locaux moins compétitifs face aux prix internationaux. Le graffiti de Ouagadougou, réalisé par de jeunes artistes talentueux, témoigne d’un besoin croissant de réexaminer la place du Franc CFA et de réfléchir à une monnaie commune au sein de la Confédération des États du Sahel.
Ce mouvement s’inscrit dans un contexte de critiques plus larges à l’encontre du Franc CFA, vu par certains comme un outil de domination néocoloniale. La France, qui continue de contrôler l’émission de cette monnaie, détient un pouvoir important sur l’économie de ses anciennes colonies, suscitant des accusations de manipulation au profit d’intérêts politiques ou financiers.
Ainsi, ce graffiti interpelle non seulement les passants, mais surtout les jeunes, symboles d’une génération aspirant à l’indépendance monétaire et à la liberté économique. Il rappelle que la souveraineté monétaire pourrait offrir à l’Afrique de l’Ouest les clés pour se libérer de l’influence extérieure et permettre une croissance plus autonome.