Orientation dans le privé : vers la rupture du contrat entre l’Etat et la Cepes
La Conférence des établissements privés de l’enseignement supérieur (Cepes) hausse le ton et met l’Etat devant ses responsabilités. En conférence de presse ce mardi 31 juillet, les membres de la Cepes estiment qu’ils ne pourraient pas admettre les étudiants pris en charge par l’Etat la rentrée prochaine si ce dernier n’éponge par ses dettes. En effet, sur une période de deux ans (2016 à 2018) l’Etat leur doit une dette de 16 milliards.
« L’État nous doit une dette de 5,81 milliards de francs CFA durant l’année scolaire 2016-2017 et environ 11 milliards pour l’année scolaire 2017-2018. Ce qui revient à environ 16 milliards. Toutefois, si la dette n’est pas épongée, il nous sera impossible d’admettre les étudiants pris en charge par l’État, au titre de la rentrée prochaine en novembre 2018. Ils ne pourront pas démarrer les cours car les établissements sortant des vacances, n’auront pas les ressources pour financer la rentrée de l’année 2018-2019: prestations dues aux vacataires, remboursement des découverts et facilités bancaires, approvisionnements divers en fournitures et consommables, amortissement des prêts contractés », a expliqué Mamadou Gningue, le président de la CEPES en marge de cette rencontre avec la presse. Il précise par ailleurs que « près de 50 000 étudiants ont bénéficié de ce partenariat entre les établissements privés et l’Etat depuis 2013 ».
Pour ce qui est de l’année en cours, « la CEPES s’engage à terminer les examens, donner les résultats et délivrer les diplômes et attestations s’il y’a lieu pour les fins de cycles. Elle continuera à assurer les enseignements jusqu’en octobre 2018 pour les bacheliers 2017 et les masters pour permettre de satisfaire les volumes horaires, bien qu’aucune avance n’ait été faite par l’État ».
Enfin, le président Gningue et ses camarades de la Cepes appellent « les autres organisations regroupant des établissements privés d’enseignement supérieur à une concertation pour la prise en charge de la question des impayés qui compromet la rentrée 2018/2019 ».