La Rapporteure spéciale de l’ONU, Francesca Albanese, a vivement critiqué l’inefficacité de l’application du droit international face à Israël, malgré les mandats d’arrêt émis par la Cour pénale internationale (CPI). Elle souligne que des considérations politiques entravent la justice internationale lorsque des dirigeants israéliens sont impliqués.
Dans une interview avec Anadolu, Albanese a décrit les mandats d’arrêt de la CPI comme une étape historique, soulignant qu’il s’agit de la première fois qu’ils visent des dirigeants considérés comme faisant partie du « bloc occidental ». Cependant, elle a dénoncé le refus de certains pays, dont la Hongrie, l’Italie et la France, d’exécuter ces mandats contre des figures israéliennes telles que le Premier ministre Benyamin Netanyahu et l’ancien ministre de la Défense Yoav Gallant.
« Il n’y a rien à interpréter, » a déclaré Albanese, en réponse aux déclarations de certains États selon lesquelles ils devraient réfléchir à la signification des mandats d’arrêt de la CPI. Elle insiste sur le fait que les États parties au Statut de Rome doivent arrêter toute personne visée par ces mandats.
Albanese a également présenté un rapport aux Nations unies, indiquant l’intention d’Israël de détruire les Palestiniens en tant que groupe, avec des preuves de plus en plus manifestes. Ce rapport, intitulé « L’effacement colonial par le génocide », met en lumière la dévastation causée par Israël à Gaza, exacerbée par un blocus sévère qui conduit la population à une situation critique.
Concernant l’utilisation du terme « génocide », elle note que cette désignation est désormais moins contestée. Albanese a souligné que les actions d’Israël à Gaza ont entraîné un bilan tragique, avec près de 150 000 Palestiniens tués ou blessés depuis octobre 2023, en majorité des femmes et des enfants, et que des mesures doivent être prises pour demander des comptes.
Elle a aussi exprimé son pessimisme au sujet de la dynamique internationale actuelle, notamment l’attitude des États-Unis perçue comme « plus pro-israélienne que jamais », et elle exhorte d’autres pays à revoir leur position.
Malgré un récent cessez-le-feu entre Israël et le Liban, Albanese doute de son impact sur Gaza, soulignant l’absence de pression substantielle pour faire cesser l’assaut israélien. Elle appelle à des sanctions et des actions internationales plus fermes à l’encontre d’Israël pour ses actes dans les territoires palestiniens occupés.