Norbert Zongo : 23 ans après l’assassinat du journaliste, un hommage rendu au Burkina

L’assassinat du journaliste burkinabè Norbert Zongo, 13 décembre 1998, jamais officiellement élucidé, reste toujours dans la mémoire.

23 ans après l’assassinat de Norbert Zongo, les professionnels des médias réclament toujours justice. Des marches ont été organisées ce lundi 13 décembre à Ouagadougou et dans toutes les grandes villes du pays pour rendre hommage à Norbert Zongo, journaliste assassiné le 13 décembre 1998.

L’ancien directeur de publication de l’hebdomadaire l’Indépendant a été tué il y a 23 ans jour pour jour. L’un des principaux suspects dans l’enquête sur son assassinat est François Compaoré, le frère cadet de l’ancien président, aujourd’hui exilé en France. Lors de cette affaire qui dure depuis plusieurs années, Paris a accordé à la justice burkinabè son extradition en 2017, mais en août, la Cour européenne des droits de l’homme a suspendu cette démarche.

« Que justice soit rendue à Norbert et à ses compagnons »

Malgré cela, les proches du défunt, notamment Robert Zongo le frère du journaliste, souhaitent toujours que la lumière sur les événements du 13 décembre 1998 soit faite. « 23 ans c’est comme si c’était hier pour nous. Vu la mobilisation du peuple Burkinabé pour que justice soit rendue à Norbert et à ses compagnons, nous restons mobilisés. Nous sommes sereins », raconte-t-il.

Concernant les nombreux recours déposés par le frère de l’ancien président devant la justice, il estime que « François Compaoré, citoyen burkinabé, a le droit de faire des recours comme il veut ». « Mais je me dis quand même que les recours ont aussi leur fin de recevoir. Quand il en aura fini, même s’il veut il ira aux Nations unies, mais il nous retrouvera ici au pays. S’il n’a rien à se reprocher on demande simplement à venir et être écouté par le juge d’instruction », rajoute le frère du journaliste.

Norbert Zongo toujours dans les mémoires

Journaliste d’investigation reconnu et directeur de publication de l’hebdomadaire « L’Indépendant », Norbert Zongo et trois de ses amis avaient été retrouvés morts, criblés de balles et carbonisés dans leur véhicule le 13 décembre 1998, dans le sud du Burkina. Auteur de plusieurs enquêtes retentissantes dénonçant la mauvaise gouvernance sous le régime du président de l’époque Blaise Compaoré, M. Zongo enquêtait au moment de son assassinat sur la mort de David Ouédraogo, chauffeur de François Compaoré, frère cadet et conseiller économique du président d’alors.

À bord du robuste 4×4 noir – un Land Cruiser Toyota dont la carcasse est encore fumante, les premiers témoins puis les policiers découvrent trois corps sans vie, partiellement calcinés. Aucune trace de freinage où de collision n’est observé sur les lieux et rien ne semble indiquer un banal accident aux conséquences tragiques. C’est le quatrième cadavre, retrouvé gisant tout près du véhicule, qui met la police sur la piste du ou des criminels : deux douilles sont retrouvées près de lui.

L’autopsie confirmera que ni la fumée ni les flammes ne sont à l’origine des décès de Blaise Ilboudo, Ablassé Nikiéma et des frères Zongo – qui se rendaient dans un ranch pour le week-end. Non, les quatre hommes ont d’abord été abattus par balle, avant que leurs corps ne soient brûlés.

1 COMMENTAIRE
  • Diaz

    Judtice pour Norbert Zongo et ses compagnons,justice pour Sankara et compagnie

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