Noo Lank : « Quelle est la part du juge dans la mort de Cheikh Niasse ? »

Le collectif Noo Lank s’est invité dans l’affaire Cheikh Niass, du nom du père de famille meurt dans les liens de la détention à la prison du Cap Manuel. Dans un communiqué rendu public ce dimanche, les activistes s’interroge sur la responsabilité du juge dans cette histoire qui défraie encore la chronique.

Texte in extenso 

Le collectif Noo Lank apporte sa voix et son soutien à la famille de Cheikh Niass, mort dans les liens de la détention, à la suite d’un contrôle de police qui lui a finalement valu un mandat de dépôt et s’interroge aussi sur la chaîne de responsabilités qui ont mené à cet événement, notamment celle du juge qui a prononcé le mandat de dépôt.

Nécrologie  

Cheikh Niasse, pour rappel, a été contrôlé par un agent de police de la circulation le jeudi 23 septembre. Il n’avait pas sa carte grise qu’il avait oubliée chez lui. Des échanges de propos ont suivi. Il a ensuite été arrêté et accusé d’outrage à agent, défaut d’assurance et collecte illégale d’images puis mis sous mandat de dépôt. Il est finalement mort pendant sa détention en prison dans des conditions non encore éclaircies.

Autopsie 

Le collectif encourage la famille à conduire sa propre autopsie pour déterminer les conditions de sa mort puisque selon elle, Cheikh Niasse ne souffrait d’aucune condition médicale particulière. Il était en bonne santé.

Le juge interpellé 

Noo lank interpelle le juge concerné à laver sa conscience en se posant la question de savoir si un mandat de dépôt était absolument nécessaire dans une affaire aussi routinière qui aurait pu être traitée avec sagesse, fermeté mais aussi mesure, concernant un sénégalais de la diaspora, père de famille, revenu au Sénégal pour le magal de Touba. Assurément, il méritait des circonstances atténuantes, ayant finalement remis sa carte grise oubliée chez lui et sa famille ayant manifesté toute leur contrition et regrets pour l’altercation avec l’agent concerné.
La sagesse et la lucidité doivent faire partie de l’arsenal arbitral d’un juge pour bien remplir son rôle dans notre société pleine de contradictions et de faux semblants donnés par les hommes de loi.
En effet :
Nul juge n’ignore le régime permanent de racket public à vue d’œil que des agents mènent sur la voie publique; ce qui cause une image dégradante et finit par susciter une certaine défiance de leur autorité.
Nul n’ignore la pratique de certains policiers de vous coller une infraction d’abord pour ensuite transiger sans honte.
Nul n’ignore aussi que lorsqu’un citoyen refuse de se soumettre à de tels chantages et exprime tout haut une méprise de leurs pratiques, il lui est collé un motif d’irrespect, insulte et outrage à agent avant de l’embarquer pour le mettre manu militari dans les liens de la détention.
Et enfin nul n’ignore que dans de telles circonstances, ils font tout pour aggraver les accusations en se disant qu’ils doivent donner une leçon à ces citoyens .
Dans un tel système organisé autour de telles pratiques connues, généralisées dans le pays, un juge lucide et sage ne devrait pas se comporter comme un béni oui oui du procureur mais bien être la ligne de défense contre les abus manifestes de pouvoir de la police, l’arbitre capable de voir au delà des accusations concoctées par la police pour envoyer un citoyen en prison, par pure vengeance et volonté de puissance. Un tel juge, manifestement n’est pas celui qui a jugé Cheikh Niasse. En deux jours, pour une affaire banale, Cheikh Niasse a subi les affres de vengeance de la police à travers la main lourde d’un juge qui a manqué de mesure.
Noo lank estime que Les juges ne devraient pas accentuer les injustices causées par les policiers en décernant aussi facilement des mandats de dépôt aux citoyens. Le collectif invite encore une fois les juges a faire preuve de responsabilité en prenant soin de traiter les affaires impliquant les agents de police comme des conflits entre deux parties d’égale dignité et non comme un conflit entre un citoyen sans droit et un homme de pouvoir en tenue dont la parole est d’or face à celle du citoyen qui ne vaut rien.

Racket

La mort de Cheikh Niasse ne doit pas être en vain. Elle doit inviter les autorités de la police à s’attaquer au racket de conducteurs par certains agents et ainsi rehausser l’image de la police. Le respect de la police commence par le respect de la loi par les policiers. Le racket est une abomination dans la république, la religion et la société tout court. C’est une activité criminelle qui peut être assimilé à une activité mafieuse, comme pour le trafic de faux billets avec Boughazelli ou le trafic de passeports diplomatiques avec des députés. La gangrène est partout. Il faut la combattre de l’intérieur pour l’éradiquer et non uniquement emprisonner des citoyens.

Cheikh Niasse

Noo lank invite les sénégalais à prier pour le repos éternel de Cheikh Niasse au paradis.

1 COMMENTAIRE
  • L'émission KAKATAR de la Rfm de ce samedi est un

    Il faut donner le nom du policier et le nom du juge c’est très important

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