Moustapha Diakhaté: « L’Ums et son Président doivent éviter de prêter le flanc … »

« En considérant que le fait de commenter une décision de justice peut relever d’une faute pour un Juge, le magistrat Alioune Niane, par ailleurs, Ancien Président de l’Ums, n’a fait que rappeler la restriction légale de l’exercice du droit à la liberté d’expression des magistrats en vertu de l’Article 16 de la Loi organique nº2017-10 du 17 janvier 2017 portant statut des magistrats », estime Moustapha Diakhaté.

Les magistrats ne peuvent défendre ni verbalement ni par écrit

D’après Moustapha Diakhaté, celui-ci dispose, en effet, que «Les magistrats ne peuvent défendre ni verbalement ni par écrit, même à titre de consultation, les causes autres que celles qui les concernent personnellement.» Et ce principe de modération et de retenue vise à protéger le Sénégal d’une justice où chaque juge peut se permettre de condamner publiquement la conduite de ses collègues d’autres juridictions ou tribunaux.

Liberté d’expression…

« La liberté d’expression est reconnue aux magistrats comme à tout citoyen, mais avec un devoir de réserve. ils ne sont pas autorisés à rendre publiques des réflexions sur la chose jugée. Toutefois, à la lumière de l’intérêt du public à ce que la justice soit bien administrée et dans les instances appropriées, le Président de l’Ums a le devoir d’inviter les membres de son organisation à veiller au respect du Règlement nº5 de l’Uemoa relatif à la présence de l’avocat dès la première heure de la garde à vue et à prononcer la nullité de tout procès-verbal d’enquête de police qui fait fi de cette disposition », déclare M. Diakhaté.

Une application rigoureuse de la Loi

Pour lui, il s’agit pour l’UMS de plaider auprès de ses membres pour une application rigoureuse de la Loi, sans crainte ni favoritisme, et indépendamment de l’accueil, favorable ou non, de leur décision par les autorités politiques ou les populations et de ne pas laisser les écarts de conduite et les comportements miner la confiance des Sénégalais à la magistrature. Et compte tenu de l’importance de la lutte pour l’indépendance de la magistrature, l’Ums et son Président doivent éviter de prêter le flanc en donnant l’occasion aux ennemis de l’indépendance de la magistrature de discréditer leur noble combat pour préserver, encourager et défendre la crédibilité de l’institution judiciaire et, au-delà, la République, la démocratie, l’État de droit et le respect effectif de la légalité.

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