Au Mali, l’appel à la grève du syndicat national des assurances, banques et établissements financiers a été largement suivi ce jeudi 6 juin. Ce mouvement a été déclenché spontanément après l’arrestation d’Hamadoun Bah, secrétaire général du syndicat des banques et secrétaire général adjoint de l’Union nationale des travailleurs du Mali (UNTM). Il a été inculpé pour faux et usage de faux dans un contexte de conflit syndical interne.
Hamadoun Bah bénéficie d’un large soutien de la part de sa base, mais les usagers considèrent cette grève comme corporatiste. Ce matin à Bamako, de nombreux habitants ont découvert les portes closes des banques et des stations-service en tentant de retirer de l’argent ou de s’approvisionner en carburant. La majorité des banques et assurances sont restées fermées, et le service minimum n’était pas assuré dans la plupart des agences financières de la capitale.
Un usager a exprimé sa frustration en mentionnant que ‘pour des causes personnelles, la banque se permet d’aller en grève’ et que ce genre de mouvement survient souvent à l’approche des fêtes, ce qui commence à devenir de l’abus. Une autre personne a souligné la difficulté d’apprendre que les banques partent en grève, car ‘c’est le lieu où l’on garde nos sous’.
Un autre citoyen a estimé que les désaccords internes au syndicat ne devraient pas affecter les populations en ajoutant que ‘ce n’est pas aux populations d’en payer le prix’. Les plus grandes compagnies de distribution pétrolières du pays sont également fermées, un débrayage rare depuis quatre ans et la prise de pouvoir des militaires. La période de transition a vu une baisse de la contestation sociale.
Le syndicat national des banques et assurances justifie cette grève par son soutien à Hamadoun Bah, dénonçant son arrestation comme ‘une entrave à la liberté syndicale’ et réclamant sa libération immédiate. L’organisation affirme que la défense de tous les travailleurs est au cœur de ses préoccupations et combats.