Locales à Grand Yoff : « Forces » et « faiblesses » des potentiels candidats.

Les élections locales sont très attendues par les formations politiques au Sénégal. Plusieurs fois reportées, ce scrutin est un rendez-vous très décisif pour les leaders politiques locaux de jauger leur popularité. En attendant qu’une date soit retenue, à Grand Yoff, les (potentiels) candidats affûtent leurs armes. A travers un dossier concocté par nos confrères de Guestuinfo, les forces et les faiblesses de protagonistes de la commune ont été analysées.

Madiop Diop, Taxawu Dakar

D’après la même source, son élection en 2014, à la tête de la mairie de Grand Yoff aura été une surprise pour beaucoup d’observateurs tant l’homme était méconnu du grand public. Mais Madiop Diop avait déjoué tous les pronostics lors des élections primaires de la coalition Taxawu Dakar qui l’avaient opposé, à l’époque, à Woré Diaw, à qui Khalifa Sall avait pourtant promis la mairie. Il aura fallu trois tours pour que Madiop remporte les primaires qui lui ont permis d’être élu maire de Grand Yoff avec le « soutien » de Khalifa Sall dont il est le parent. Ce qui fait de lui un maire par défaut.

Cette affaire avait, d’ailleurs, suscité la colère des partisans Woré Diaw, qui se sont sentis « trahis ». Pour se faire bonne conscience, Khalifa Sall avait, par la suite, « offert » le poste de 3e adjointe au maire à la ville de Dakar à son alliée, Woré Diaw, responsable de l’AFP. Après 6 à la tête de commune de Grand Yoff, Madiop, candidat à sa propre succession, voudrait obtenir un deuxième mandat. Les populations vont-elles lui renouveler leur confiance ? En tout cas, il pourra compter, à nouveau, sur le soutien de son mentor, Khalifa Sall. Bien que démis de ses fonctions, l’ancien maire de Dakar bénéfice toujours d’une grande sympathie auprès des populations de Grand Yoff. Un capital de sympathie qui pourrait profiter au maire sortant . Mais cela ne suffira pas pour rempiler car, Madiop n’a pas un bilan élogieux. Depuis qu’il est élu, la commune de Grand Yoff n’a pas changé de visage.

Insécurité, insalubrité, chômage des jeunes : tels sont maux dont souffrent toujours la deuxième commune la plus grande du département de Dakar. Voulant rattraper, sans doute, son retard, Madiop multiplie les actions politiques. La dernière en date, c’est l’inauguration de la maternité de Grand Yoff, la semaine dernière, en présence de Khalifa Sall. Sauf que dans la communication, le maire de Grand Yoff s’y est mal pris. En effet, sur les panneaux publicitaires, Madiop parle « d’inauguration provisoire ». Ce qui est une aberration, d’après la même source. Car, une inauguration suppose que l’ouvrage en question est achevé et prêt à être utilisé.

Avec un budget (prévisionnel) de 3 milliards votés en 2021, Madiop a intérêt à travailler pour ne pas décevoir ses administrés. D’autant qu’il a été battu aux élections législatives de 2017 et à la présidentielle de 2019 par la coalition Benno Bok Yakaar à Grand Yoff.

Cheikh Bakhoum, APR

L’autre candidat à la mairie de Grand Yoff, c’est Cheikh Bakhoum, responsable de l’Alliance pour la République (APR). Natif de la commune, le Directeur général de l’Agence de l’informatique de l’État (ADIE), qui a clairement affiché ses ambitions, voudrait prendre la revanche de Benno Bok Yakaar de Grand Yoff après sa défaite en 2014. Un défi qu’il ne peut relever qu’avec l’adhésion des populations de Grand Yoff, dont le vote est très affectif. C’est pour l’avoir compris que Bakhoum occupe quotidiennement le terrain politique.

Entre journées d’investissement humains, financements de groupement féminins, soutiens aux Asc, le DG de l’ADIE est sollicité plus personne dans la commune. Ce dont il s’honneur, car, il ne fait que rendre la pièce de la monnaie à la commune qui l’a vu naître. »Nous avons une ambition réelle, en tant que fils de cette localité, pour améliorer les conditions de vie des personnes qui vivent dans la Commune. C’est une ambition que nous avons, depuis longtemps, et on espère que les populations vont nous soutenir», avait-il confié dans une interview accordée au journal « Source A ».

Mais pour gagner la mairie de Grand Yoff, Bakhoum devra surmonter un obstacle majeur qui est celui de l’unité du parti. Miné par une querelle de leadership, l’APR de Grand Yoff est dans une léthargie profonde. Les seules activités politiques qui sont déroulées dans la commune sont sous l’initiative de Bakhoum qui tient encore le flambeau. Aujourd’hui, son défi est de fédérer toutes les forces de BBY de Grand Yoff autour de sa personne, et aller à l’assaut de la mairie.

Adama Faye, APR

Adama Faye n’a, certes, pas encore annoncé sa candidature aux prochaines locales, mais il ne sera, probablement, pas absent des compétitions. Porté disparu depuis plusieurs années sur le terrain politique, le frère de la Première Dame aime jouer les troubles fêtes. On se souvient des misères qu’il avait fait vivre à l’ancienne Première ministre, Aminata Touré, lors des élections locales de 2014. Désigné, à l’époque, tête de liste proportionnelle, Adama Faye n’avait pas supporté le choix porté sur Mimi Touré, pour diriger la liste majoritaire dans la commune de Grand Yoff. Et durant toute la campagne électorale, le beau frère du président Macky Sall, a semé la zizanie dans les meeting. En toute impunité. Par exemple, il arrivait que Adama Faye débarque en plein discours de Mimi Touré; foulant au pied le protocole. Cet malaise avait contribué fortement à la défaite de la coalition BBY aux locales. Présenté comme une personne « arrogante », Adama Faye est plus un homme d’affaires qu’un politicien. Plutôt préoccupé à capter des marchés publics, le frère de Marieme Faye, ne fait parler de lui qu’en période d’élections.

Toutefois, Adama Faye a l’avantage d’avoir beaucoup d’argent qu’il distribue aux populations en période électorale. A khar Yalla, son fief, l’homme fait face à une forte demande sociale.

Daouda Gbaya (Guestuinfo).

1 COMMENTAIRE
  • DAOUDA

    D’ou vient cet argent?

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