Le récent limogeage du Dr Cheikh Dieng de la tête de l’Office national de l’assainissement du Sénégal (ONAS), seulement trois mois après sa nomination, suscite de vives discussions. Les motivations exactes de cette décision restent floues, mais la plateforme des acteurs pour la lutte contre les inondations évoque une « gestion solitaire » comme cause principale.
Abdou Samath Diouf, coordonnateur de cette plateforme, indique que le Dr Cheikh Dieng a commis de nombreuses erreurs, entravant ainsi la gestion des inondations. Il souligne l’importance d’une approche inclusive, impliquant tous les acteurs concernés, pour faire face à un problème aussi crucial que les inondations. Diouf mentionne que le limogeage de Dieng résulte de la création de multiples problèmes, rendant difficile la résolution des inondations, notamment à Kaolack et à Touba. Il précise que Dieng a écarté plusieurs collaborateurs pour des raisons personnelles et politiques, ce qui a aggravé la situation.
La décision du président de la République de remplacer Cheikh Dieng par l’ingénieur hydrologique Séni Diène est perçue par Diouf comme une preuve du souci du bien-être de la population confrontée aux inondations.
Par ailleurs, le journaliste Babacar Touré rapporte quatre manquements signalés au Chef de l’État concernant la gestion de Cheikh Dieng. Le premier concerne l’acceptation par Dieng d’un véhicule d’une valeur de 80 millions FCFA offert par une entreprise soumissionnant aux marchés de l’ONAS. Bien que son ministre de tutelle, Cheikh Tidiane Dièye, lui ait demandé de rendre ce véhicule en raison de conflits d’intérêts, Dieng l’a vendu à l’entreprise donatrice et a récupéré l’argent.
Ensuite, Dieng a créé une Brigade d’intervention rapide pour les inondations en recrutant des travailleurs sans l’approbation du Conseil d’administration de l’ONAS, ce qui a entraîné des tensions supplémentaires. En outre, le directeur administratif et financier (DAF) de l’ONAS étant un parent de Dieng, cela constitue également un conflit d’intérêts.
Enfin, Dieng a attribué le marché de curage et de réfection du système d’assainissement de Dakar à deux entreprises par entente directe, dont l’une sans expertise dans ce domaine, entraînant un retard des travaux.