Dr Momar Thiam, ancien membre du pôle communication de la présidence sous Abdoulaye Wade et spécialiste en communication politique, a analysé la situation actuelle de la liberté d’expression au Sénégal. Intervenant sur Sud FM dans l’émission Objection le dimanche 29 juin, il a souligné une certaine continuité avec les pratiques des régimes précédents, malgré une libération de la parole sans précédent. Selon lui, « Si l’on observe le nombre de personnes, de leaders d’opinion, de journalistes interpellés, incarcérés ou en passe de l’être, on a l’impression d’une forme de continuité. »
Cependant, Dr Thiam a nuancé ses propos en insistant sur les causes de cette situation. Il a pointé du doigt un manque d’éducation et de culture médiatique, ainsi qu’un déficit d’éthique et de déontologie dans l’espace public. Il a déclaré : « On l’a vu sous Macky Sall, sous Abdoulaye Wade, peut-être dans une moindre mesure sous Abdou Diouf, et on le constate encore aujourd’hui avec les actuels détenteurs du pouvoir. Peut-être de manière un peu plus exacerbée, car la parole s’est libérée à un niveau insoupçonné dans l’espace public. Ce n’est pas normal. Il y a un problème d’éducation. Nous sommes confrontés à une problématique d’éthique et de déontologie. On ne peut pas tout dire, n’importe où, n’importe quand, et de n’importe quelle manière. On ne peut pas tout écrire, n’importe où, n’importe quand, et de n’importe quelle manière. »
Pour Dr Thiam, il est anormal que certains se cachent derrière un micro, une caméra ou un ordinateur pour insulter, diffamer ou porter atteinte à l’intégrité d’autrui. Il a plaidé pour un renforcement du tribunal des pairs afin de favoriser l’autorégulation, notamment face à l’essor du journalisme d’opinion. Il a distingué ce dernier du journalisme d’information, soulignant que le premier « souvent de masse, épouse une opinion dominante qu’il relaie, commente et interprète en reprenant ses mots, ses biais et ses travers », contrairement au second qui « fait un travail de recherche, d’enquête, de mise en perspective, de responsabilité, et vise à délivrer une information juste et équilibrée ». Il a ajouté que le journalisme d’opinion « parfois, ne court pas après l’information, mais après la rumeur. Et la rumeur a cette capacité de ressembler à une information et même de la renforcer, surtout quand elle est véhiculée par des figures perçues sur les réseaux sociaux comme des leaders d’opinion. Dès lors qu’ils l’expriment, la répètent ou l’interprètent, cela prend l’allure d’une vérité absolue. » L’analyse de Dr Thiam, relayée par Nando Cabral Gomis, offre un éclairage sur les défis actuels de la liberté d’expression au Sénégal. Nous pouvons consulter cet article de Senego pour plus de contexte sur les débats récents concernant la liberté de la presse au Sénégal. De plus, l’article suivant de Senego explore la question de la désinformation et de la liberté d’expression : Désinformation et liberté d’opinion et d’expression au Sénégal.
Aillez le courage d’aller au fond de votre pensée.
Il y a eu un jeu de chaises musicales.
Pastef a pris la place de Bénno et rien n’a changé.
A notre grand malheur, le système que l’on avait combattu est bien présent.
Le vomi que Pastef avait sorti est en train d’être mangé par ce même parti.
Le layam layam a encore de beaux jours devant.