Les prostituées mineures envahissent la station balnéaire de Saly

Dès la tombée de la nuit, elles investissent la station balnéaire. Leurs lieux de rendez-vous sont particulièrement les night clubs pour échapper au contrôle de la gendarmerie. Certaines filles sont éparpillées au parking du «Boug…», derrière les véhicules, en attendant des clients qui vont les embarquer pour une destination inconnue.

Il suffit de fréquenter les restaurants sénégalais pour se rendre compte de la présence de prostituées mineures qui viennent acheter à manger. Munies d’une grande assiette, elles paient pour plusieurs personnes et disparaissent dans les rues sinueuses des quartiers. Souvent, elles sont hébergées par des belles de nuit qui sont  aujourd’hui rongées par l’âge. En général, ce sont les proxénètes qui les orientent vers des clients qui vont payer un prix d’or. Le soir, elles investissent la station balnéaire et se réfugient dans les boîtes de nuit pour échapper au contrôle des gendarmes. D’autres filles viennent de Mbour, Nianing, Ngaparou, Somone et Warang, à bord de véhicules clandos en direction de la station. Il existe aussi des filles qui viennent des villes comme Rufisque, Thiès, Dakar et ses banlieues et d’autres localités.  La plupart de filles débarquent au parking et on a l’impression de se retrouver au bois de Boulogne. A une certaine heure de la  nuit, elles s’éparpillent comme des mouches à travers la station, de peur d’être surprises par les pandores.

A l’arrivée de ceux-ci, elles s’engouffrent dans les véhicules avec la complicité des chauffeurs de véhicule clando. D’autres filles sont hébergées dans les résidences par des Européens et dans ces lieux, il est très difficile d’y accéder. Il est courant de voir des pères et des mères de famille, munis d’une photo, à la recherche de leurs filles à travers la station. Au bout de plusieurs jours successifs de recherches, ils sont obligés d’abandonner car c’est comme chercher une aiguille dans un tas de foin. Dès qu’elles mettent les pieds à Saly, elles trouvent des moyens pour échapper aux recherches en changeant leurs prénoms pour prendre ceux d’Européens. Avec l’expansion de Saly et l’érection de nouveaux quartiers, il est aisé de se cacher sans attirer la moindre attention. Plusieurs filles quittent le domicile de leurs parents prétextant travailler comme des domestiques dans les maisons d’Européens. Cette stratégie est également adoptée par des prostituées majeures pour pratiquer dans l’illégalité le plus vieux métier du monde.

A Saly Niax-Niaxal, il est fréquent de voir des fillettes en compagnie de toubabs qui portent l’âge de leurs grands pères. Cette attitude frise même la morale, selon même des Européens qui l’assimilent à de la pédophilie. Il existe aussi un système adopté par des Européens et qui consiste à parrainer des filles. En réalité, derrière ce parrainage, se cache de la pédophilie. Et très souvent, les parents sont au courant de ce genre de relation, car ils sont obligés de fermer les yeux à cause de l’assistance financière et matérielle qui leur est octroyée. Combien de fois, a-t-on constaté après la disparition d’un parrain, que la fille, faute de moyens, se retrouve dans la rue pour exercer la prostitution clandestine. A chaque opération de sécurisation ou de routine, il est fréquent de voir des filles mineures dans les filets des pandores.

L’Obs

 

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