Les nouvelles astuces des bailleurs pour augmenter les loyers

Dans les cages d’escaliers, ça sent la peinture fraîche. Depuis le vote de la loi sur la baisse des loyers, il y a eu beaucoup de changements dans les immeubles médinois. Départ de locataires, arrivée de nouveaux habitants, travaux dans tous les sens. Boubacar Diawara, qui tient une boutique sur la rue 6, ne compte plus les amis qui viennent lui raconter leurs malheurs. Alors que la loi devait aider les locataires, elle semble dans certains cas avoir eu l’effet contraire. Boubacar raconte : «En général, les propriétaires en ont profité pour virer les locataires sous prétexte de retaper la maison. Puis, ils en prennent d’autres en augmentant les prix, pour compenser la baisse.» Son cousin, Racine Diawara, en a directement fait les frais. Tranquillement installé dans un appartement de la rue 11 de la Médina, il s’est fait temporairement chasser de son logement sous prétexte de travaux de peinture. Puis, son bailleur lui a annoncé qu’il devait faire la surface corrigée, et qu’il avait jusqu’au 5 mai pour quitter les lieux. Mais Racine Diawara ne compte pas se laisser faire. «Je suis allé voir l’agence pour contrer les dires de mon bailleur. Pour l’instant, je suis encore dans l’appartement, et je compte y rester. Je me battrai jusqu’au bout», affirme-t-il.

Depuis mars 2013, on a enregistré au niveau national 3334 litiges et réclamations concernant la loi sur la baisse du loyer. 80% de ces réclamations provenaient de la région de Dakar. Mais si certains ont le temps et la volonté de se défendre, d’autres n’en ont pas les moyens, et se voient forcés de quitter leur appartement, ou de payer plus. Moustapha et ses amis, étudiants à l’Ucad, n’ont pas eu le choix : «La bailleresse a refusé de nous appliquer la baisse, et nous a dit qu’elle était le Macky Sall de cette maison, et que si nous n’étions pas contents, nous n’avions qu’à partir car nous avions atteint la fin de notre bail.» Ils ont aujourd’hui déménagé à la Médina où ils font face à un nouveau problème : «Ici, le gardien nous a dit 130 000 FCfa. C’est ce que les gens payaient avant, mais la bailleresse nous a dit un autre prix, plus haut, 140 000 FCfa. Maintenant, on paye 115 000, avec le taux de 29%, au lieu de 98 000 si elle était restée à 130 000 FCfa.»

Les courtiers du quartier de la Gueule-Tapée renchérissent. Assis autour d’une petite table à l’ombre, ils discutent prix avec des jeunes étudiants à la recherche d’un appartement. «Il y a un véritable scandale immobilier ici, car la demande est bien plus importante que l’offre. C’est un quartier très demandé par les étudiants qui vont chaque jour à l’Ucad, juste à côté.» Si, il y a quelques années, on pouvait vivre à la Gueule-Tapée pour 40 000 FCfa au maximum, c’est devenu aujourd’hui le prix minimum pour une chambre. Actuellement, les bailleurs passent la barre des 150 000 FCfa pour bénéficier de la baisse de 14% au lieu de celle de 29%. «Il n’y a aucun contrôle», affirme un courtier qui refuse de livrer son nom. Si les locataires ne sont pas contents, le bailleur sait pertinemment que bien d’autres viendront frapper à sa porte. Et les demandeurs de logements dans le besoin, qui méconnaissent leurs droits, ne manquent pas.

iGFM

1 COMMENTAIRE
  • contournement de la loi

    les bailleurs donnent des conges de 6 mois aux locataires pour une occupation personnelles et apres ils vont augmenter les prix de ce fait au bout de 6 mois le locataire ayant appliqué la vaisse se verra aller cher cher ailleurs ce qui est anormzl daut que l etat trouve un moyen poyr stopper ce contournent de la loi. En plus demenager coute cher qui paiera les frais y liantsenelec sde sonatel le materiel etc…. c est un couteau a double tranchant.

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