« Les lauriers encombrants… » (Abdourahmane Ndiaye)*

Quand une mémoire inculte arpente les méandres de l’ignorance pour chercher du bois, elle ramène des brindilles à la merci du vent. Les propos malveillants, injurieux, prétentieux et audacieux de Lamine Niang sonnent comme une insulte à la conscience historique et une dévalorisation de l’incarnation de la vertu, de la sagesse et de l’intelligence.

M. Niang, si ton leader, dans son adresse à ses militants, s’est exprimé en Wolof, c’est son droit le plus absolu. Il préfère utiliser ce médium pour étendre les palpitations de son cœur dictées par une soif de pouvoir.

D’ailleurs, le contexte ne se prête pas à des piaillements et querelles byzantines. Les Sénégalais sont assez inquiets et assez préoccupés par cette pandémie qui, de jour en jour, fait des ravages. A cette heure, l’on a besoin d’unité et de solidarité pour bouter ce fléau hors de la sphère sénégalaise voire mondiale. Tous les discours doivent être œcuméniques et rassembleurs. Ils doivent sonner comme des alertes qui conscientisent et sensibilisent et non comme une logomachie qui attaque et divise.

L’heure n’est pas au bilan ni aux invectives mais bien au rassemblement. Les leaders politiques, envers qui tu tiens des propos insolents qui n’ont d’égal que l’ignorance de celui qui les tiens, sont préoccupés à penser, à panser les maux des Sénégalais. Ils consacrent leur temps à apaiser l’angoisse du peuple plutôt que de répondre à un prototype en quête d’identité.

Par ailleurs, il est outrecuidant et osé de comparer ton leader au pharaon noir pour ne pas dire Cheikh Anta Diop. Entre ces deux personnes, c’est comme le marigot et l’océan. Cheikh Anta s’est illustré à tout point de vue par ses qualités humaines dignes de son rang et de sa naissance. Héritier des Damels et des religieux du Baol, il incarne la vertu même pour emprunter une expression chère à Molière. Ses hagiographes sont unanimes à reconnaître que Cheikh Anta était d’une politesse qui impose le respect.

Ses détracteurs les plus coriaces soutiennent qu’il ne trahissait ni ne divulguait un secret, contrairement à celui qui use de sa position stratégique pour porter au grand public des informations estampillées confidentielles. Cheikh Anta Diop est d’une modestie qui force l’estime et l’admiration, à l’opposé de celui qui se fait passer pour le messie du terrain politique. En outre, l’avenance dont a toujours fait montre le Professeur Cheikh Anta Diop le plaçait droit au cœur de ses semblables.

Mieux, le « pharaon noir » a un parcours plus qu’élogieux. Combattu de partout, il est parvenu à se hisser au sommet en suivant une trajectoire gnostique qui lui a valu une reconnaissance mondiale. Si parler Wolof équivaut à se présenter comme l’héritier de ce digne fils de l’Afrique et de la diaspora noire, tes pensées ne dépassent pas la longueur de tes cheveux. Ton leader est loin, très loin de l’ombre de Cheikh Anta Diop. Au demeurant, ce savant n’a pas embrassé la politique par accident.

La politique était pour lui la voie royale lui permettant d’œuvrer pour restaurer la véracité de l’histoire falsifiée par le prétendu maître, participer à la reconnaissance des valeurs nègres et redonner au Noir la place et à l’Afrique la place qui lui revient de droit. Il a participé à la visibilité de cet « être dans le monde du néant « , selon la formule d’Heideger.

M. Niang, il faut ajouter de l’eau dans ton « bissap » pour le rendre consommable. Dire que ton leader est l’héritier de Cheikh Anta, c’est vouloir faire de l’ombre (ce qui est impossible) aux éminents intellectuels à l’image du Professeur Aboubacry Moussa Lam.
Balle à terre.

* Abdourahmane Ndiaye,
Membre du comité directeur du parti Bokk-jemù

3 COMMENTAIRES
  • N'dongo

    Ça y est ! La meute de loup est lâchée.
    Vous ne perdez rien pour attendre, incha Allah. J’y reviendrai longuement

  • Serigne Fallou Toure

    Bokk Jemu khana mossala kouniou ko. Bayi lene Sonko dou sene morome. Sou Cheikh Anta par miracle revenirone si Senegal bi, il va se reconnaitre dans les idees de Sonko que plutot dans la politiques de macky sall. Sonko defend tout ce que defendait cheikh anta. Bayi lene sene khel yi khene di fowe. Senegal amna niouye deff politique par amour pour leur peuple et pas pour des salaires et prebenbes

  • KAGHAN

    Vraiment texte pathétique. Moi je croyais que abdourahmane Ndiaye parlais de son mentor et distributeur de prébendes qu’est macky. En attendant faudrait il laisser macky et ta bande saccagaient toutes nos maigres ressources pour enfin pleurnicher sur notre sort, ou bien alerter et mettre le peuple sénégalais face à ses responsabilités ? C’est bien la 2ème solution responsable qu’a prise le patriote Ousmane Sonko. Et nous le félicitons pour ce courage.

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