Ce dimanche 17 novembre 2024, les Sénégalais sont appelés aux urnes pour des élections législatives anticipées, un scrutin marqué par une participation timide et une faible représentation des partis politiques dans les bureaux de vote. Dans plusieurs localités du pays, notamment à Dakar, Saint-Louis et Rufisque, le constat est identique : les représentants des partis sont peu nombreux, voire absents, dans de nombreux bureaux de vote.
Faible présence des représentants dans les bureaux de vote
Dans la commune de Dieuppeul-Derklé, seuls trois mandataires sur les 41 listes en lice étaient présents dans un bureau de vote. À Saint-Louis, à l’école Alioune Sakho, ce chiffre est légèrement meilleur avec sept représentants enregistrés. À Rufisque, dans l’école Pionnier, la situation reste préoccupante avec seulement deux à trois représentants par bureau.
Ce déficit de représentants est jugé problématique par Abass Fall, tête de liste du Pastef dans le département de Dakar. Après avoir voté ce matin à l’école Tata FA (Ouest Foire), il a dénoncé des « irrégularités majeures » qui, selon lui, affectent la transparence et la crédibilité du processus électoral. « Sur 41 listes, il n’y a que deux représentants dans les bureaux de vote. C’est un problème grave. C’est des milliards qu’on perd, et il faut absolument revoir la gestion de cette situation », a-t-il déclaré, exprimant une vive frustration face à ce qu’il perçoit comme un manque de compétitivité effective.
M. Fall a également pointé du doigt le non-respect des règles encadrant la participation des partis politiques et a plaidé pour une révision structurelle du système électoral.
Participation modérée et retards dans l’ouverture de certains bureaux
Dans de nombreux centres de vote, notamment à Liberté 6, Sicap et Dieuppeul-Derklé, l’affluence reste limitée. Les électeurs présents sont en majorité des personnes âgées, tandis que les jeunes brillent par leur absence.
Bien que certains bureaux aient ouvert à l’heure prévue, à 8h, d’autres ont accusé des retards, principalement en raison de problèmes liés à l’installation du matériel électoral.
Les réactions des responsables politiques
À Thiès, le ministre Birame Soulèye Diop a voté au centre de vote Moundiaye Thiaw (Takhikao). S’il a salué la bonne organisation globale du scrutin, il a également déploré l’absence de représentants pour une quarantaine de listes dans les bureaux de vote du département.
« L’État a dépensé plus de 17 milliards… Pourtant, dans ce centre de vote, il n’y a même pas plus d’un représentant par liste », a-t-il martelé, exprimant des préoccupations similaires à celles d’Abass Fall.
Un enjeu démocratique crucial
Ces élections législatives, convoquées à la suite de la dissolution de l’Assemblée nationale par le président Bassirou Diomaye Faye, mettent en lumière des dysfonctionnements préoccupants. Alors que 41 listes sont en compétition, la faible présence des mandataires et la participation modérée des citoyens soulèvent des interrogations sur la nécessité de réguler la participation à des élections au Sénégal.