Le réseau des enseignants de l’Apr demande à leurs collègues de sacrifier les « avantages », au nom des élèves et d’en finir d’avec les grèves…

Le réseau des enseignants de l’Alliance pour la République (Apr) s’est donné rendez-vous ce samedi avec pour objectif, « la relance des activités du réseau« . Ces enseignants se sont surtout penchés sur la problématique de la crise scolaire qui sévit, depuis un certain temps, au sein des établissements. 

« Nous avons échangé autour de cette crise qui est en train d’impacter sur les apprentissages parce que, nous savons que la centralité doit être l’apprenant. Et que les crises nous plongent dans ce que le rapport de la banque mondiale appelle la crise de l’apprentissage. Et cela crée un retard, véritablement dans le développement, la prospérité des pays.

Et, après avoir analysé ce contexte, nous avons invité les enseignants, puisqu’il y a des efforts et des propositions conséquentes qui sont faites par le Gouvernement, de lever le mot d’ordre et de regagner les salles de classes« , rapporte Mame Ibra Ba, Inspecteur de l’enseignement et Sg-adjoint au Haut conseil des collectivités territoriales (Hcct).

Selon lui, la place de l’enseignant ce n’est pas la maison, encore moins la rue. Mais « c’est quelqu’un qui doit être avec les élèves, c’est quelqu’un qui doit les aider, qui doit travailler pour l’atteinte des objectifs du Plan Sénégal Émergent (Pse)« .

Sur ce, le réseau des enseignants de l’Apr, à travers cette rencontre, invite leurs collègues à « un sens élevé des négociations, à lâcher du leste… » car, estime l’inspecteur de l’enseignement, « négocier, également, c’est laisser les avantages qu’on pourrait acquérir en tenant compte du principe de réalisme. Parce que nous sommes un pays en voie de développement« .

Le budget de l’Education tourne autour de 480, voir 500 milliards F Cfa. « Une année blanche, une année de perdue, c’est un investissement de 500 milliards de perdus. Et on a vu, à travers le rapport, que deux (2) à quatre (4) mois de grève pendant quatre (4) ans c’est une année de perdue. Et chaque année, au moins, l’apprenant doit faire 700 heures pour avoir le seuil minimal de maîtrise« , rappelle M. Ba, si l’on sait que chaque année, on tourne autour de 500 à 600 heures. « Une perte énorme« , selon l’enseignant.

La casquette politique de ces enseignants pose problème. A cette question, le Sg-adjoint au Haut conseil des collectivités territoriales (Hcct) de répondre : « Il n’y a pas d’enseignants de l’Apr et d’enseignants neutres. Un enseignant, c’est quelqu’un qui professe. On est une famille qui restera unie et indivisible (…) L’éducation est prioritaire pour les enseignants, pour les parents et pour l’Etat« . Raison pour laquelle il invite à un dialogue pour trouver des solutions à ce fléau.