La nuit de jeudi à vendredi a été marquée par l’agression brutale de Maimouna Ndour Faye, patronne de la 7tv. Selon les informations rapportées par Libération, un individu a attaqué la journaliste, lui assénant trois coups de couteau avant de s’emparer de son sac. Ce dernier, retrouvé plus loin, avait été vidé de son contenu, à l’exception des pièces d’identité de la victime. Le montant exact de l’argent dérobé n’a pas été communiqué, Senego propose un aperçu de ce que l’on sait à présent de cette affaire, qui a désormais été récupérée à des fins politiques.
L’intervention rapide des éléments de la Section de Recherches a permis la récupération de l’arme du crime, décrite comme un « couteau à pain », ainsi que l’exploitation des enregistrements de vidéosurveillance et l’audition du vigile présent sur les lieux, qui a été par la suite libéré. L’agression s’est produite à proximité immédiate du domicile de Maimouna Ndour Faye, aux alentours de 3 heures du matin, et celle-ci a été secourue par un « homme effacé » qui l’a transportée à l’hôpital. Les circonstances auraient été différentes si des travaux de pavage, auxquels Maimouna Ndour Faye avait contribué, n’avaient pas empêché l’accès à son garage habituel.
L’incident a rapidement été récupéré par la sphère politique. Dès le matin suivant l’agression, Madiambal Diagne, directeur du groupe de presse ‘Avenir communication’, a dénoncé l’acte sur les réseaux sociaux, pointant du doigt, de manière indirecte, Ousmane Sonko et ses partisans. Cette accusation a été suivie par celle de Barthélemy Dias, député et maire de Dakar, qui, sans nommer explicitement, a attribué la responsabilité à « ceux qui incitent les jeunes à la violence ». La tension a été exacerbée par des accusations directes sur des pages Facebook affiliées au pouvoir, visant spécifiquement Sonko et le parti Pastef.
Parmi les différents comptes présents sur les réseaux sociaux, on trouve celui de ‘Deug Dafa Neubou’, qui se consacre régulièrement à soutenir les initiatives du général Moussa Fall, à la tête de la gendarmerie sénégalaise, ainsi que celles du président Macky Sall. Ce compte a affirmé que l’incident impliquant Maimouna Ndour Faye avait été orchestré depuis l’étranger par des éléments perturbateurs associés à « SOSTEF », promettant que le responsable serait identifié rapidement. Cette déclaration dans le compte cité, comme plusieurs autres publiées sur ce compte, a été faite sans fournir de preuves concrètes, avec des accusations gratuites.
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Ou encore la page plus connue, celle d’Anita Diop qui accuse : « À écouter El MALICK NDIAYE sur 7tv, tu sens qu’il est un des commanditaires oubien il sait qui a tenté d’assassiner MNF. Un crime n’est jamais parfait. » Cette page a l’habitude de publier des contenus hostiles à Ousmane Sonko.
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En réponse à ces allégations, El Malick Ndiaye, le porte-parole de la coalition Diomaye Président, a d’abord fermement condamné cet acte. Il a publié un communiqué officiel pour dénoncer ces faits et demander l’ouverture d’une enquête. De plus, il a pris la défense des partisans de Sonko en rejetant les accusations portées contre eux, considérant cela comme une tentative de nuire à la réputation et à la popularité du parti auprès de la population sénégalaise.
Un autre partisan d’Ousmane Sonko, le syndicaliste Dame Mbodj, a diffusé une vidéo hier. Il y conteste l’idée selon laquelle l’agression aurait été commandité par les partisans d’Ousmane Sonko. Il fait référence à un épisode où, lors de son émission, Maïmouna Ndour Faye posait des questions sur la libération potentielle de certaines personnes et les dangers qui pourraient en découler. Ces individus ont décidé de porter plainte contre la journaliste. Dame Mbodj argue que quelqu’un qui choisit la voie légale en portant plainte est peu susceptible de recourir ensuite à une agression physique contre cette même personne.
Toutefois, les premiers éléments de l’enquête suggèrent que l’agression est davantage un acte criminel qu’un acte politique. Cependant, l’affaire a été politisée, notamment parce que l’agression survient dans un contexte où Maïmouna Ndour Faye avait récemment posé des questions sur la libération de personnes accusées de crimes sérieux. Elle a ensuite clarifié ses propos, mettant en avant son rôle de journaliste. Les individus qui se sont sentis ciblés par ses interrogations avaient annoncé leur intention de déposer une plainte collective ce vendredi. Néanmoins, il reste incertain s’ils ont mené leur démarche à terme en raison des développements récents de l’affaire.
Des témoignages recueillis auprès du chef de quartier révèlent une insécurité persistante dans la zone, avec des agressions régulières. Ces derniers ont exprimé leur frustration face à l’inaction des autorités, espérant que l’attention médiatique sur cette agression inciterait à des mesures de sécurisation efficaces.
L’Imam du quartier, Ismaïla Diagne, souligne que l’insécurité sévit depuis longtemps dans ce quartier et note que, rien que durant le mois en cours, l’agression de la journaliste est la quatrième à s’être produite. Il a également précisé que les autres agressions ont eu lieu en plein jour.
L’enquête, confiée à la Section de recherches pour son expertise et ses ressources supérieures, reste ouverte à toutes les pistes. À ce stade, rien ne permet d’affirmer avec certitude que l’agression de Maimouna Ndour Faye revêt un caractère politique.
Senego exprime son soutien à Maïmouna Ndour Faye et lui souhaite un rapide rétablissement.