La météo, un facteur décisif dans la gestion des risques agricoles

Une plateforme dédiée à la gestion des risques agricoles a été présentée mardi, à Dakar, avec l’ambition d’accompagner les pays membres du Nouveau partenariat pour le développement de l’Afrique (NEPAD), dans l’élaboration d’actions harmonisées qui leur permettraient de faire face aux variations de rendements induites principalement par la pluviométrie.
Cette Plateforme pour la gestion de ces risques (PARM) vise à « fournir un appui technique aux gouvernements dans l’élaboration d’un plan d’action selon une approche harmonisée », a expliqué son responsable, Jésus Anton.
« Dans chaque pays, le processus PARM vise à intégrer la gestion des risques agricoles dans toutes ses dimensions dans les stratégies de développement agricole et rurale’’, a-t-il indiqué à l’ouverture d’un atelier de trois jours dont le but est de permettre aux participants de discuter des outils jugés les plus pertinents, pour une meilleure gestion des risques agricoles.
D’où l’idée de conduire des études d’évaluation des risques agricoles, les organisateurs projetant d’identifier, sur cette base, les prochaines étapes du processus PARM au Sénégal.
D’après Sokhna Mbaye Diop, conseillère technique du ministre sénégalais de l’Agriculture et de l’Equipement rural, les agriculteurs se trouvent exposés principalement à des risques de production, de marché et de nature politique.
« Les risques de production sont liés entre autres aux effets du climat, aux maladies, aux ravageurs et au processus de salinisation des terres », a-t-elle précisé, en donnant l’exemple des dégâts provoqués par les criquets pèlerins en 2004, estimés à deux millions de tonnes de culture, soit 20% des besoins alimentaire dans la région du sahel.
« Les feux de brousse aussi impactent négativement la biomasse qui se répercute sur la production de viande dont les pertes sont évaluées à 151 milliards sur la période 2007-2010 », a souligné la conseillère technique, selon laquelle les pertes liées aux risques sur la pêche sont estimées à environ 150 milliards de francs CFA au Sénégal.
Cela justifie la décision du Sénégal de se doter de politiques intégrant la gestion des risques agricoles, a indiqué Sokhna Mbaye Diop, citant le Plan Sénégal émergent, la loi d’orientation agro-sylvo pastorale, le Programme d’accélération de la cadence de l’agriculture sénégalaise (PRACAS) et le Plan national de développement de l’élevage.
Une étude sur l’évaluation des risques dans le secteur agricole, présentée au cours de cette rencontre, désigne la météo comme le « facteur décisif » des risques liés à la production agricole et animale. Les précipitations irrégulières, l’arrêt précoce des pluies, l’arrivée tardive des pluies ou une sécheresse prolongée en constituent les facteurs-clés, selon ses auteurs.
Même en l’absence de ces conditions spécifiques, « des études ont montré que plus de 40% de la variation des rendements nationaux des cultures peut être attribuée simplement à la variation de pluviométrie », renseigne le document remis à la presse.
De manière générale, l’irrégularité des précipitations ou la sécheresse provoquent des baisses d’environ 50% des rendements agricoles, tandis que les animaux ravageurs, notamment les criquets pèlerins, aggravent cette baisse de 25%, note la même source.