La Fédération des syndicats de la santé dénonce l’interdiction de leur marche
La Fédération des syndicats de la santé (F2S) est à nouveau dans le collimateur des autorités sénégalaises. Après avoir vu leur marche prévue en décembre dernier interdite, la F2S a de nouveau essuyé un refus pour la manifestation organisée hier, mardi 28 janvier 2025, à Dakar. Un article de Sud Quotidien rapporte les frustrations exprimées par l’organisation.
Les membres de la Fédération, dirigés par Cheikh Seck, pointent du doigt l’Etat pour le non-respect d’un protocole signé et critiquent le récent recrutement de 2000 enseignants, sans qu’aucun agent de santé ne soit embauché. Ils dénoncent la décision des autorités de leur interdire de manifester. Cheikh Seck, le porte-parole de la F2S, a fustigé cette situation : « C’est la troisième fois que notre plan d’action se heurte à une interdiction de l’autorité. Cela ne fait que renforcer notre détermination à améliorer les conditions de vie et de travail des agents de la santé. »
Face à une foule de manifestants en blouses blanches, Cheikh Seck a souligné les problèmes chroniques du secteur. Selon lui, les gouvernements successifs depuis plus de vingt ans n’ont pas respecté les agents de santé, laissant ceux-ci dans une précarité accrue. « Beaucoup d’entre eux travaillent depuis plus d’une décennie sans être titularisés, ce qui doit absolument cesser », a-t-il déclaré.
La F2S affirme également que le ministre de la Santé et de l’Action sociale les ignore et insiste pour que les négociations soient ouvertes avec les plus hautes autorités de l’État afin de résoudre les problèmes actuels. Un nouvel appel à la mobilisation est d’ores et déjà lancé pour une prochaine marche.
Le mécontentement s’amplifie aussi à cause du recrutement des enseignants et des agents des forces de sécurité par le gouvernement, tandis que le secteur de la santé est laissé pour compte. Cheikh Seck a exprimé sa consternation face aux déclarations du ministre de la Santé dans le journal Le Soleil, soulignant un manque de moyens pour recruter le personnel médical nécessaire. Le déficit atteindrait 15 000 agents, une situation jugée « d’une extrême gravité » par la F2S.
Le combat continue pour les militants de la F2S. Avec une présence de 97 000 agents, dont 44 000 dans la santé et l’action sociale, les difficultés en matière de carrière et de reclassement sont nombreux. Une réforme amorcée en 2009 demeure inachevée, affectant négativement les professionnels de santé qualifiés. L’article de nos confrères de Sud Quotidien souligne que la F2S est déterminée à poursuivre sa lutte jusqu’à ce qu’une solution soit trouvée.