La situation politique se crispe à Dakar à l’approche des élections législatives anticipées prévues en novembre 2024. Barthélémy Dias, maire de Dakar, et Abass Fall, coordonnateur de Pastef dans la capitale sénégalaise, sont au cœur d’un conflit croissant. Dias accuse Fall de corruption et de détournements de fonds, en particulier dans le cadre du scandale de l’ASER, une affaire de malversations financières touchant des fonds publics. Le maire a affirmé qu’il ne laisserait pas Fall utiliser Dakar comme base pour acquérir une immunité parlementaire.
De son côté, Abass Fall, ancien adjoint de Dias au conseil municipal, se mobilise pour reconquérir Dakar, un enjeu stratégique pour Pastef. Il estime que le contrôle de la capitale est essentiel au succès de son parti lors des futures élections, à la fois législatives et présidentielles.
Les tensions se sont intensifiées après l’attaque du convoi d’Abass Fall dans le quartier de Mermoz-Sacré-Cœur, provoquant des violences. En réponse, Fall a appelé ses partisans à s’armer, déclarant, lors d’un meeting, qu’ils devraient se munir de couteaux et de haches pour assurer leur propre sécurité pendant la campagne électorale. Selon lui, il est nécessaire de se protéger, car il soutient qu’en période électorale, une personne tuant un adversaire pourrait bénéficier d’une forme d’immunité. Cette affirmation, néanmoins, est erronée, car au Sénégal, aucune immunité ne couvre un homicide, même en période de campagne.
Ces déclarations préoccupent les autorités, craignant que certains militants ne prennent l’appel de Fall au pied de la lettre et ne se mobilisent avec des armes. Le ministère de l’Intérieur est désormais appelé à intervenir pour éviter tout drame durant cette période électorale tendue.