Ce samedi, une mobilisation marquée par la présence de la diaspora bissau-guinéenne et d’organisations panafricanistes s’est tenue pour exiger la publication immédiate des résultats de l’élection présidentielle du 24 novembre en Guinée-Bissau. Les manifestants ont investi la rue pour défendre ce qu’ils considèrent comme la volonté populaire exprimée dans les urnes et mettre en garde contre toute tentative de confiscation du pouvoir.
Cette action, portée par des figures telles que Fodé Sané et Joaozinho Correia, directeur de campagne de la diaspora pour le candidat Fernando Dias da Costa, vise à contester le silence autour de l’issue du scrutin. Selon les organisateurs, le vote s’est déroulé de manière transparente jusqu’à l’étape cruciale de la proclamation. Fodé Sané a déclaré, dans des propos relayés par nos confrères de Sud Quotidien, que « le peuple s’est exprimé et a majoritairement voté pour Fernando Dias da Costa, candidat de la coalition PAIGC-PRS ». Les participants à cette manifestation soutiennent que la participation massive des électeurs traduit une volonté indéniable de changement politique.
Les critiques formulées par les manifestants ciblent directement le président sortant, Umaro Sissoco Embaló, ainsi que l’implication supposée de l’armée. Ils dénoncent une manœuvre s’apparentant à un « coup d’État orchestré » pour se maintenir au pouvoir malgré le verdict des urnes. « Enough is enough. Nous ne laisserons pas un petit groupe confisquer la démocratie », a martelé Fodé Sané. De son côté, Joaozinho Correia a insisté sur la nécessité d’éloigner les militaires de la gestion politique, affirmant que le peuple a déjà fait son choix et que celui-ci doit être respecté.
Au-delà de la revendication électorale, les manifestants ont lancé un appel pressant aux instances régionales et continentales. Ils exhortent la CEDEAO et l’Union africaine à prendre leurs responsabilités face à cette crise. Cette demande fait écho aux inquiétudes exprimées par la société civile ouest-africaine. En effet, 17 organisations ont récemment dénoncé un « complot d’État » en Guinée-Bissau et interpellé l’instance sous-régionale pour exiger la vérité des urnes. Pour la diaspora mobilisée, ce bras de fer représente un « combat africain pour la souveraineté et la démocratie », et elle promet de maintenir la pression jusqu’à l’officialisation des résultats.
