Guinée-Bissau : 17 organisations dénoncent un « complot d’État » et mettent la CEDEAO face à ses responsabilités

À la veille de la 68e session ordinaire de la Conférence des chefs d’État et de gouvernement de la CEDEAO à Abuja, 17 organisations de la société civile ouest-africaine ont interpellé l’instance régionale sur la situation en Guinée-Bissau. Ces mouvements exigent la publication immédiate des résultats des élections du 23 novembre dernier et dénoncent une manœuvre politique visant à confisquer le pouvoir.

Dans une déclaration commune rendue publique ce 13 décembre au Nigeria, des organisations telles que Tournons La Page, AfricTivistes, Afrika Jom Center ou encore la Ligue bissau-guinéenne des droits de l’homme ont exprimé leurs vives inquiétudes. Selon des informations relayées par Sud Quotidien, ces acteurs rejettent la qualification de « coup d’État » avancée pour justifier la prise de pouvoir par les militaires le 26 novembre 2025. Ils évoquent plutôt un « complot d’État » qui aurait été orchestré par le président sortant, Umaro Sissoco Embaló, avec la complicité des forces armées, dans le but d’empêcher l’officialisation d’une alternance démocratique issue d’un scrutin pourtant jugé transparent.

Les signataires de l’appel insistent sur la disponibilité des preuves électorales. Malgré la destruction alléguée de procès-verbaux à la Commission nationale électorale (CNE), ils affirment que des exemplaires authentiques sont toujours conservés au niveau des Commissions régionales et des gouvernorats. La société civile demande par conséquent à la CEDEAO d’exercer une pression constante pour que la vérité des urnes soit rétablie et que les conditions d’une investiture du président élu soient réunies. Ils réclament également des sanctions ciblées contre les instigateurs de cette crise.

Outre la question électorale, la déclaration exige la libération immédiate de l’ancien Premier ministre Domingos Simões Pereira et des autres détenus politiques. Cet appel intervient alors que les dirigeants de la sous-région convergent vers le Nigeria pour ce sommet crucial. Dans ce cadre, le Président Diomaye Faye a rallié ce jour Abuja pour prendre part aux discussions qui devront trancher sur ces dossiers brûlants de stabilité et de gouvernance en Afrique de l’Ouest.

Votre avis sera publié et visible par des milliers de lecteurs. Veuillez l’exprimer dans un langage respectueux.

Laisser un commentaire