Gestion Covid-19 au Sénégal : « Laxisme assassin… » (Par Elimane Donaye)*

C’est le Covid-19 qui, à ce jour, a tué une vingtaine de citoyens sénégalais.

Sans doute…

Mais aussi ceux qui ont permis que le virus s’installe dans notre pays; ceux qui n’ont pas su fermer à temps nos frontières à l’Europe, alors épicentre de la pandémie ; ceux qui ont failli à dépister et isoler plusieurs voyageurs malades à leur arrivée à l’aéroport, les laissant s’évaporer dans la nature ; ceux qui, par pusillanimité, ont permis le rassemblement, en temps de pandémie, de centaines de milliers de pèlerins au Magal de Porokhane ; ceux qui ont failli à faire respecter l’interdiction des prières collectives dans plusieurs localités de notre pays avant de se résigner à sa levée ; ceux donc qui ont livré à la mort prévisible une vingtaine de nos concitoyens vulnérables au virus.

Ceux-là aussi sont des meurtriers. Des meurtriers innocents…

Nos regrettés compatriotes sont décédés des suites du coronavirus, certes. Mais le coronavirus n’est que le dernier maillon de la chaîne des causes de leur décès. Il est la cause causée, non la cause de la cause. Aussi, de lui imputer exclusivement les morts qui nous endeuillent, c’est faire dangereusement l’économie d’une réflexion sur la responsabilité de nos gouvernants dans sa propagation.

La mort ne participe pas toujours de la fatalité. Les circonstances qui la provoquent relèvent parfois du politique ; de l’organisation de la Cité ; du fonctionnement de ses institutions.

Ainsi, l’opinion désemparée s’interroge-t-elle sur la gestion de la crise par les autorités. L’état d’urgence n’est pas vraiment un régime de liberté restreinte mais de liberté tarifée. Des fonctionnaires de l’état monnayent, au mépris de la santé publique, des autorisations dérogatoires de circuler, des policiers corrompus confisquent, par goût du lucre, l’interdiction de déplacement interurbain que les autorités ont ordonnée et outragent leur volonté. Des chefs religieux impunément rebelles contraignent l’état à lever, nonobstant la flambée des contaminations, l’interdiction des prières collectives. Enfin, le parfum de scandale autour des aides sociales donne aux plus délicats d’entre-nous une envie présidentielle de Kärcher.

La faillite de l’état à appliquer et faire respecter les quelques demi-mesures qu’il a édictées le rend comptable des morts qui nous endeuillent et des malades qui nous submergent. Et l’image de son chef jouant au ludo pendant que nous pleurons nos morts ne fait qu’attiser le sentiment de déréliction du peuple.

Le ministre de la santé de seriner : l’état des patients est stable. Qu’il le dise aux morts…

Où l’on voit que le politique attribue toujours au peuple une naïveté de rosière.

Il était très instructif de voir apparaître – comparaître serait plus juste – M. Abdoulaye Diouf Sarr et le professeur Moussa Seydi lors du dernier point de situation mensuel du ministère de la santé sur l’épidémie.

M. Moussa Seydi comme souvent cherchait ses mots, et donc une idée (ce qui est plutôt embarrassant pour un enseignant, censé être familier des prises de parole en public. Mais on se doutait bien, à lire le récit de sa jeunesse et l’énoncé de ses intérêts, qu’il n’était pas un orateur. Les arts martiaux ne prédisposent pas à la rhétorique). M. Abdoulaye diouf sarr qui regarde toujours l’horizon (ne doutant pas qu’il l’appelle) avait ici, soudainement humble, les yeux baissés. Leur émotion n’était pas feinte. Leur embarras semblait plus vif encore que leur sympathie. Il leur faudra, en effet, tirer des conséquences politiques de leur gestion de la crise qui nous frappe.

De belles âmes devront être lourdement sanctionnées et des têtes rouler dans la sciure.

Les leurs, peut-être…

* ELIMANE DONAYE

7 COMMENTAIRES
  • Kaaw abdoul

    Très belle plume Elimane. Article véridique. L’état tue les populations en laissant pourrir la situation. J’ai peur pour mon pays. Seydi Sall

    • LPDSIII

      Il. est tout simplement, comme à son habitude pompeux et ne manque aucune occasion pour faire étalage de sa maîtrise de la langue de Molière. nous n’avons pas investi nos espoirs en toi pour que tu deviennes un critique politique, loin des siens et ne participant à la vie politique que par logorrhées interposées. Je suis simplement déçu du rôle que tu t’es dévolu. Personne ne trouve grâce à tes yeux. Mérites tu simplement le titre de Elimane Donaye? C’est une honte

  • Diambar

    Mr donaye, gardes tes grand discours pour toi.Vous là, on vous connaais,khamnagne léén
    Vous n’aimez pas Macky, loumou def nguén critiquer.Mais lou léén metti tégougnou léén ko.
    Tu roules pour Idy mais il n’a fait que volé l’argent du pays.Macky travaille, il gére le corona 
    Il peut. 23 morts au senegal, beurina waayé europ li fa deh kenn khamouko.Critiquer rek

    • daan corona

      23 morts pour l’instant. On est pas encore sorti de l’auberge. Mann mii je ne suis pas contre macky deh waayé diaralouma sama bakann.
      Il gere mal la crise, deug nekhoul.

      • Omar

        Yow noppil

  • Ousmane Senghor

    ce petit de sonko tu te fatigue tu est comme ton maître jamais la vérité toi tu devrais remercie Maky sur le droit international tu ne connais pas les règles parceque tu a la haine les jeunes qui dans d’autres parties ne parle pas parce que il save et il sont cent Milles fois plus intellectuelle que toi tu la ferme et tu parle des 12%

  • Caca

    JE NE M’ATTENDAIS PAS UN ALLÉGEMENT DES
    MESURES DE LUTTE CONTRE LE COVID19 CERTES
    MAIS APRÈS RÉFLEXIONS,JE PENSE QUE MACKY A PRIS
    LA BONNE DÉCISION.
    ON AURAIT PU DIFFICILEMENT GERÉ UNE DÉSOBÉISSANCE
    CIVILE ET LA CRISE DU COVID19.
    CETTE NOUVELLE STRATÉGIE MET LES CONFRÉRIES
    DEVANT LEURS RESPONSABILITÉS .
    SI LA SITUATION EMPIRE,ON NE POURRA PAS
    SEULEMENT INCRIMINER LES POUVOIRS PUBLICS.
    LES CONFRÉRIES AURONT LEUR PART DE RESPONSABILITÉ
    ELIMANE DONAYE DOIT SAVOIR QU’IL EST DIFFICILE
    DE GÉRER UNE DÉMOCRATIE SURTOUT EN
    PÉRIODE DE CRISE.
    LES CRITIQUES FUSENT DE PARTOUT.
    LA DÉMOCRATIE SÉNÉGALAISE SOUFFRE
    DE SES CONFRÉRIES ET DE L’IDÉE QUE LE COMMUN
    DES SENEGALAIS SE FAIT DE LA DÉMOCRATIE :
    UN VRAI LAISSER:-FAIRE,LAISSER DIRE.

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