Le Fonds des Nations unies pour l’enfance (UNICEF) a exprimé vendredi une vive inquiétude concernant la situation des mères et des nouveau-nés dans la bande de Gaza. Lors d’une conférence de presse à Genève, le porte-parole de l’organisation, James Elder, a qualifié la situation de particulièrement critique, en raison des opérations militaires israéliennes et du blocus en cours.
Selon des informations rapportées par l’agence Anadolu, James Elder a partagé des observations directes de sa récente mission dans l’enclave palestinienne. « La situation pour les mères et les nouveau-nés à Gaza n’a jamais été aussi critique. À l’hôpital NASA, les couloirs sont remplis de femmes ayant accouché. En six missions à Gaza, je n’ai jamais vu ça aussi grave », a-t-il déclaré. Il a précisé avoir constaté lors d’une visite jeudi qu’un hôpital local admettait quotidiennement entre 60 et 80 enfants pour des cas de malnutrition et d’autres affections.
Le porte-parole de l’UNICEF a également souligné les conséquences des déplacements forcés de populations vers le sud de l’enclave, dans des zones présentées comme sûres. « Des femmes font des fausses couches lors de ce trajet du nord au sud », a-t-il rapporté. Selon les données de l’organisation, plus de 400 000 personnes ont déjà été contraintes de fuir vers le sud, et un ordre d’évacuation a été émis pour 200 000 civils supplémentaires dans la ville de Gaza. Cette crise s’ajoute à une situation humanitaire déjà précaire, les Nations Unies ayant précédemment alerté sur le déplacement de plus de 417 000 personnes depuis le nord.
Le bilan humain continue de s’alourdir. D’après les chiffres communiqués, 1 000 bébés auraient été tués au cours des deux dernières années à Gaza, sans compter les décès liés à des maladies évitables. Depuis le début des bombardements israéliens en octobre 2023, près de 66 300 Palestiniens, en majorité des femmes et des enfants, ont perdu la vie. L’ONU et plusieurs organisations de défense des droits humains ont averti que l’enclave, soumise à un blocus depuis près de 18 ans et abritant environ 2,4 millions d’habitants, devenait invivable en raison de la propagation de la famine et des maladies.