France : Sanofi sous examen pour rejets toxiques dans une usine des Pyrénées

Le groupe pharmaceutique Sanofi a été mis en examen fin novembre 2024 dans le cadre d’une enquête sur des rejets potentiellement toxiques de son usine située à Mourenx, dans les Pyrénées-Atlantiques, selon des informations rapportées par des médias français.
Le parquet de Paris a confirmé que le 28 novembre, Sanofi a été mis en examen pour avoir « entravé un contrôle administratif environnemental », ainsi que pour deux autres infractions contraventionnelles liées à l’exploitation de son installation. Cependant, le groupe a été placé sous le statut de témoin assisté concernant l’accusation plus grave de « mise en danger de la vie d’autrui ». »
Sanofi, de son côté, a indiqué mardi que plusieurs études indépendantes « ont conclu à une absence d’impact sanitaire » des émissions suspectées de l’usine, telles qu’elles pourraient toucher les salariés ou les habitants de la zone. Ces informations ont été relayées par « Le Monde », et également lues sur le site de nos confrères d’Anadolu.
L’association France Nature Environnement (FNE) avait déjà signalé en 2018 des rejets anormaux de valproate de sodium, un composant présent dans la Dépakine, un médicament antiépileptique. Selon l’association, ces rejets étaient dus à un manque de supervision adéquate de l’usine, entraînant une libération excessive de polluants.
Après ces révélations, l’usine avait cessé temporairement ses activités avant de reprendre sous surveillance environnementale renforcée. « On peut démontrer que certains des riverains ont été contaminés par la Dépakine », a affirmé Charles Joseph-Oudin, avocat de riverains et de l’association de victimes Apesac, cité par le même média.
Une quinzaine de personnes vivant près de l’usine envisagent de se constituer parties civiles. En novembre 2023, l’avocat a déposé une plainte au nom d’une femme dont les enfants souffrent de troubles neurocomportementaux, attribués à une exposition durant ses grossesses.
Sanofi est également mis en examen pour « tromperie aggravée » et « blessures involontaires » dans une autre enquête judiciaire entamée en 2016 concernant spécifiquement la Dépakine. Mais en juin 2023, la Cour de cassation avait jugé plusieurs plaintes prescrites, affaiblissant le dossier en cours, d’après une source proche du dossier, ont rapporté les médias français. Cette information a par ailleurs été confirmée sur le site de nos confrères d’Anadolu.