France : Le scandale des eaux non conformes de Nestlé révèle des défaillances

France : Le scandale des eaux non conformes de Nestlé révèle des défaillances

Le gouvernement français s’engage à faire toute la lumière sur l’affaire des eaux non conformes commercialisées par le groupe Nestlé. Cette promesse a été réitérée par Yannick Neuder, le ministre en charge de la Santé, mercredi. Le ministre a réaffirmé qu’une commission d’enquête était en place pour garantir la transparence sur la qualité de l’eau proposée en France.

En réponse aux allégations selon lesquelles Matignon et l’Élysée auraient permis à Nestlé de déroger aux normes en vigueur, Yannick Neuder a reconnu que « des traitements non conformes » ont été détectés, notamment concernant « l’usage d’ultraviolets et de filtres à charbon actif ». Selon le ministre, cela a révélé une « fraude aux règles d’étiquetage », signalée à la justice par l’Agence régionale de santé (ARS), conduisant à une surveillance renforcée des sites concernés.

En 2022, les visites des agences de santé se sont multipliées, atteignant 1 900 interventions et 4 000 contrôles de la qualité de l’eau. Toutefois, Yannick Neuder s’est abstenu de commenter les accusations dirigées contre l’Élysée et Matignon, accusations rejetées par le président Emmanuel Macron. Le ministre a déclaré : « Je ne vais pas faire de commentaire… Il n’y a pas de connivence avec quiconque. »

Par ailleurs, le scandale a pris de l’ampleur suite à des révélations par Le Monde et Radio France, indiquant que l’Élysée et Matignon auraient autorisé Nestlé à commercialiser des eaux malgré des filtres non conformes. Cela a été rendu possible grâce à un lobbying intense du groupe, après une réunion impliquant divers ministères et autorités.

Jérôme Salomon, directeur général de la santé, avait proposé dès janvier 2023 la suspension des autorisations de certains sites. Il avait insisté sur le fait que l’utilisation de filtres inférieurs à 0,8 micromètre était « inacceptable règlementairement », en raison de « l’impact sur le microcosme de l’eau ». Le rapport de ce scandale a même incité Mathilde Panot, présidente du groupe LFI à l’Assemblée Nationale, à qualifier l’affaire de « scandale d’État ». Elle critique sévèrement les actions du gouvernement qu’elle accuse d’avoir favorisé Nestlé au détriment de la santé publique.

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