Diomaye-Sonko : Une complémentarité au sommet au lieu d’une dualité

Beaucoup s’interrogent sur quel sera le rôle d’Ousmane Sonko dans ce nouveau régime qui sera mis en place par le président Bassirou Diomaye. Si d’aucuns pensent que le leader de Pastef doit s’effacer et laisser libre cours à Diomaye, d’autres estiment qu’il a un rôle majeur à jouer dans ce nouveau gouvernement. Et c’est cet avis que nous partageons.

D’ailleurs, on peut affirmer qu’Ousmane Sonko a déjà émis son souhait d’être à côté de Diomaye lors du meeting de clôture de leur campagne électorale. « Nous allons l’élire, et travailler avec lui pour la réussite du projet. Et si jamais, il s’aventurait à dévier du projet, nous allons le tirer sur les oreilles, pour le recadrer », a-t-il déclaré d’un ton ironique.

Ousmane Sonko devrait être pion essentiel du gouvernement que Diomaye mettra en place. Leur compagnonnage s’analyse en une complémentarité au lieu d’une dualité.

Une complémentarité parce que les pouvoirs ne seront pas les mêmes, le Chef de l’Etat bien évidemment sera son supérieur. Avec ce rôle, le president Diomaye ne devra s’occuper que des Affaires d’Etat. Il lui faudra donc ce quelqu’un qui a le leadership pour faire face aux acteurs politiques surtout de la coalition Diomaye Président sur d’éventuelles nominations qui pourraient frustrer les uns et les autres. Et ce rôle sera bien incarné par Ousmane Sonko. D’ailleurs, il avait indiqué cette voie à Diomaye des leur première sortie après leur libération : « laisse moi avec les politiciens et discute de ton programme. »

Ce rôle d’Ousmane Sonko sera peut-être occasionnel. Bien évidemment pour marquer la rupture, il ne fera pas sûrement beaucoup de politique au risque de se détourner de l’essentiel.

Sonko comme Premier ministre ?

Il ne faut pas exclure cette possibilité. Au moment où beaucoup disaient qu’il ne doit pas présenter sa candidature à la mairie de Ziguinchor, Ousmane Sonko l’a fait. C’est un homme de défi.

Dans cette hypothèse, les ministres seront nommés sur propositions d’Ousmane Sonko, Premier ministre. De cette complémentarité, Ousmane Sonko assumera le choix des profils, comme il l’avait déclaré lors du meeting de clôture : « Il n’y aura pas de partage, nous allons faire appel à toutes les compétences, dans la diaspora, des universitaires, et des membres de notre coalition », avait-il annoncé.

Mieux, Ousmane Sonko à la tête de ce gouvernement pourrait dissuader certaines frustrations en leur sein.

Le plus important, avec son leadership et son discours de rupture, il impulsera une bonne dynamique de travail, de sérieux dans l’attelage gouvernemental.

Diomaye a besoin de Sonko

Sonko seul, peut gérer, mais Diomaye lui a besoin de Sonko. En plus de l’amitié qui les lie, c’est comme si Diomaye aura certainement besoin de lui. « Il ne peut pas lui confier un pays et le laisser seul », pourrions-nous dire.

Diomaye a déjà fait appel à lui dans son hôtel où il travaille sur la nomination du gouvernement. Et il lui avait demandé de l’accompagner lorsqu’il avait rendez-vous avec le président de la République. Certains diront que c’est un sentiment de redevabilité. Mais, on peut dire aussi que c’est une complémentarité au sommet qui s’affirme à travers ces actes. Et comme son grand frère, il va sûrement l’épauler.