Lors d’une réunion interministérielle organisée ce jeudi, le Premier ministre Ousmane Sonko a dévoilé une série de 30 mesures clés visant à assurer le bon déroulement de la rentrée scolaire et académique 2024-2025. Parmi ces mesures, la question de la discrimination liée au port du voile dans les établissements scolaires a été au cœur des discussions, un sujet qui avait suscité de nombreux débats ces dernières semaines.
Le Premier ministre a rappelé son engagement pris lors d’une cérémonie au Grand Théâtre, où il avait dénoncé l’exclusion d’élèves en raison de leur tenue vestimentaire, en particulier le voile. Sonko a fermement réaffirmé que ce type de discrimination ne serait plus toléré dans le pays. Lors du conseil interministériel, il a demandé au ministre de l’Éducation de préparer rapidement un arrêté pour encadrer cette question et mettre fin à ces pratiques discriminatoires.
Dans son discours, Ousmane Sonko a insisté sur l’importance d’une réglementation stricte et uniforme dans tous les établissements scolaires du pays. Il a souligné que l’État devait jouer un rôle central dans l’éradication de toute forme de discrimination, quelle qu’elle soit, en matière de tenues vestimentaires. Selon ses propos, il est inconcevable que des élèves soient sanctionnés pour des raisons vestimentaires, et cette nouvelle réglementation devra s’appliquer à l’ensemble des établissements, y compris ceux dits « étrangers ».
« Au-delà de la question des uniformes, il est crucial que l’État prenne ses responsabilités pour éliminer toute forme de discrimination liée aux vêtements des élèves. Nous devons éviter que chaque établissement applique ses propres règles, comme cela a été le cas jusqu’à présent », a déclaré Sonko. Il a également exhorté les autorités concernées à agir rapidement, en soulignant que la république devait être régie par des règles claires et appliquées de manière cohérente.
Cependant, cette nouvelle réglementation pourrait faire face à des oppositions. Dans certains pays, les règles concernant les tenues vestimentaires s’appliquent généralement aux établissements publics, mais rarement aux écoles privées. Il est donc possible que cet arrêté soit contesté, notamment par des établissements qui jugeraient qu’il interfère avec leur politique interne. Certains pourraient même saisir la Cour suprême pour contester cette décision. Néanmoins, en attendant une éventuelle action judiciaire, l’arrêté sera mis en application dès la prochaine rentrée scolaire.