Contre la famille du soldat mort, Donald Trump va trop loin

Venus à la convention démocrate rendre hommage à leur fils, soldat mort en Irak, la famille Khan a été critiquée par Donald Trump. En s’attaquant à l’image d’un héros américain, le candidat républicain fait face à une levée de boucliers au sein même de son parti.

“Les critiques de Donald Trump envers les parents musulmans d’un soldat américain mort [en 2004] ont secoué, encore une fois, le parti républicain”, écrit le site de la chaîne américaine CNN. Pris à partie par le père du soldat, Trump contre-attaque. Il a en effet remis de l’huile sur le feu dans une interview diffusée ce dimanche, sous-entendant que “la femme du père du soldat n’avait pas parlé, car elle n’en avait peut-être pas le droit du fait de sa religion”. Une accusation qui passe mal au sein même de son propre parti.

Les chefs républicains de la Chambre des représentants et du Sénat ont pris leurs distances avec le milliardaire, d’autres l’ont attaqué frontalement. Pour CNN, les républicains sont poussés à devoir trancher pour savoir “s’ils continueront à le soutenir”.

Le sénateur John McCain, candidat républicain à la présidentielle de 2008, a fustigé les remarques de Trump. “Si notre parti lui a accordé la nomination, celle-ci ne constitue pas pour autant un chèque en blanc pour diffamer les meilleurs d’entre nous”, a-t-il indiqué dans un communiqué repris par le site de la chaîne américaine.

De son côté, la sénatrice républicaine Lindsay Graham, de Caroline du Sud, a également déclaré qu’“il y avait des choses sacrées dans la politique américaine qui ne se font pas, comme critiquer les parents d’un soldat mort, dit-elle avant de se désoler : c’est du jamais vu.”

Une polémique au-delà de l’habituel

Ghazala Khan, la mère du capitaine mort en 2004, a elle aussi répondu à la suggestion de Trump selon laquelle elle n’avait pas le droit de parler.

Dans une colonne du Washington Post, elle réagit aux accusations du milliardaire. “Je n’arrive pas à entrer dans une pièce où se trouvent des photos de Humayun. Quand je suis montée sur la scène de la convention avec une immense photo de mon fils derrière moi, j’arrivais à peine à me contrôler. [Donald Trump] a-t-il vraiment besoin de se demander pourquoi je n’ai pas parlé ?”

Pourquoi cet épisode semble-t-il ébranler davantage le candidat républicain ? Le quotidien USA Today rappelle que le milliardaire “avait déjà ridiculisé” l’emprisonnement du sénateur McCain pendant la guerre du Vietnam. Mais cette fois-ci, il s’attaque à des personnes en dehors de la sphère politique. “Plus il ouvre la bouche, plus les électeurs ont des chances de comprendre ce qui se passe.” La polémique serait donc utile pour exposer son “absence de décence”, estime le journal.

Source: courrier international

0 COMMENTAIRES
Publiez un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *