Lai Xiaomin, ancien patron d’un fonds d’investissement accusé d’avoir touché pour plus de 215 millions d’euros de pots-de-vin, a été exécuté vendredi matin, a annoncé la télévision publique. L’homme d’affaires avait été condamné à mort début janvier, une sentence inhabituelle en Chine à l’encontre d’un haut dirigeant économique. La cour l’avait aussi reconnu coupable de «polygamie».
Des aveux diffusés par la télévision publique CCTV
En plus des 215 millions d’euros de pots-de-vin obtenus, la justice lui reprochait d’avoir tenté d’en obtenir 13 millions supplémentaires. Elle lui attribuait en outre des détournements de fonds publics de 3,1 millions d’euros. Les montants étaient «extrêmement importants, les circonstances particulièrement graves et les intentions extrêmement malveillantes», avait indiqué dans son jugement un tribunal de Tianjin, dans le nord du pays. Le patron du groupe China Huarong, dont le mode d’exécution n’a pas été précisé, avait également été reconnu coupable d’avoir «vécu longtemps avec d’autres femmes», en dehors de son mariage, dont il a eu des «enfants illégitimes».
En janvier 2020, il avait fait des aveux diffusés par la télévision publique CCTV. Des images d’un appartement de Pékin, censé lui appartenir, avec coffres-forts et armoires remplies de liasses d’argent liquide, avaient alors été diffusées. Lai Xiaomin, qui avait auparavant travaillé à la banque centrale et pour le gendarme des banques, assurait ne pas avoir «dépensé un seul centime». «Je n’ai pas osé dépenser» l’argent, affirmait-il. Des images avaient également montré des voitures de luxe et des lingots d’or que l’accusé aurait acceptés comme pots-de-vin.
La Chine a lancé une vaste campagne anti-corruption en 2012, après l’arrivée du président chinois Xi Jinping à la tête du Parti communiste chinois (PCC). Un total de 18.585 personnes poursuivis en justice pour corruption en 2019 en Chine, soit une hausse de 90 % sur un an, selon un rapport du Parquet populaire suprême. Cette campagne anti-corruption a déjà sanctionné au moins 1,5 million de cadres du Parti communiste chinois (PCC), selon les derniers chiffres officiels.