Cap Skirring : Des camions-citernes ou des pelotons de gendarmes ? Par Babacar Justin Ndiaye

On ne réprime pas une colère (même tumultueuse) liée à une pénurie d’eau. C’est politiquement aberrant, démocratiquement absurde et socialement fâcheux.

Les citoyens ont droit à l’eau qui est garante de la santé et aussi garante du droit à la santé ; notamment en cette période de déferlement du coronavirus.
La mission louable de la Gendarmerie ne saurait donc être un substitut à la mission primordiale et permanente de l’Etat dans certains domaines vitaux. Autrement dit, on n’étanche pas la soif par le feu ou la poudre. Au contraire ! On négocie. Mieux, on console des populations assoiffées.

Dans le contexte correctement cerné du Cap Skirring, la gouvernance avisée convoque normalement l’esprit d’apaisement avant l’instrument de répression. N’est-on pas dans une région sensible qui a horreur des étincelles. En effet, les parages de Djimbéring ne sont pas aussi paisibles que les environs de Dialacoto. Une fraction armée est toujours perdue et présente dans la forêt dense.

A mon avis, une ou deux rames de camions-citernes sont plus appropriés et plus productifs que deux ou trois pelotons de gendarmes. C’est moins coûteux en hommes (gendarmes blessés) et en budget de ravitaillement en eau.

Au demeurant, la pénurie est insupportablement vieille de plusieurs semaines. Donc chronique. Voire structurelle. Inadmissible : la vitrine touristique du Sénégal ne doit pas (durablement) manquer d’eau. Ironie du sort, la Casamance est la zone la plus humide du Sénégal.

Gouverner un Etat de droit comme le Sénégal, à la fois, complexe et démocratique, n’est point un exercice aisé. Autant naviguer entre promontoires et précipices. Au Cap Skirring, les populations assoiffées ont bravé une interdiction préfectorale. Elles ont tort, avec l’excuse d’une pénurie d’eau prolongée. Cependant, aux yeux des observateurs, elles n’ont pas fait pire que les habitants de Médina Gounass qui ont violé allègrement et ostensiblement les arrêtés du Ministre de l’Intérieur. Le Patron des Préfets.
Du reste, la colère violente du Cap Skirring ne porte ni sur la vie chère ni sur un sujet politique ; encore moins sur l’ouverture des mosquées ou des églises. Il s’agit d’une triste émeute d’eau.

Babacar Justin Ndiaye

7 COMMENTAIRES
  • charles

    DONC ON ATTAQUE LA
    GENDARMERIE!!!
    QUEL CON.

    • Independant

      Charles désolé, la population n’a pas attaqué la gendarmerie c’est plutôt cette dernière qui est venue disperser la conférence de presse que la population voulait tenir par des lacrymogènes. Cela a entraîné une révolte et manifestation en brûlant des pneus et lançant des pierres comme cela se passe dans toutes les manifestations dans le monde marquées par des jets de lacrymogènes. L’usage de balles réelles peut aucunement être cautionné contre des populations qui ne réclamaient qu’un besoin vital, l’eau.

  • INDEPENDANT

    MONSIEUR LE PRESIDENT LE MANQUE D EAU POTABLE AU SENEGAL EST PLUS GRAVE QUE LE COVID. LE SENEGAL DEPUIS LES INDEPENDANCE VIENT DE CONNAITRE SON PLUS NUL MINISTRE DE L EAU EN LA PERSONNE DE SERIGNE MBAYE THIAM. MONSIEUR LE PRESIDENT VOUS ETIEZ MINISTRE DE CE DEPARTEMENT ET VOUS SAVEZ COMMENT LE SECTEUR EST IMPORTANT DONC DE GRACE FAUT METTRE L HOMME QU IL FAUT . LE SECTEUR DE L EAU REGORGE DES GENS GENS CAPABLES QUI SONT MINISTRABLES MAIS PAS LES RETRAITES DEPUIS DES SIECLES COMME ABLAYE SENE AU FORUM MONDIAL DE L EAU QUI VA DROIT A L ECHEC. LE FORUM MONDIAL DE L EAU AU BRESIL ETAIT UN SECCES TOTAL. MBAYE THIAM LE MUL

  • mfrcons

    En Casamance vous manquez surtout de cervelle comme babacar Justin ou Guy Sagna en passant pr sonko l’autre chien errant. Des problèmes y’a en partout et ne se règlent pas dans la violence

  • Saidou dieme

    TER-ARENA égale eau potable.
    Quand les priorités sont ailleurs, la demande sociale, es là

  • kaw kaw

    les autorités africains est plus grave et dangereux que le corona .SURTOUT LES AUTORITÉS SÉNÉGALAIS

  • rené diagne

    je ne peux cautionner ces pénuries d eau.,malgré tous les efforts.il faut que l autorité de lleau assume ses manquements et merite la confiance placée en elle. juste pour revenir sur ces collaborateurs du chef de l ÉTAT qui doivent- redoubler d efforts ou démis

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