En période de campagne électorale, l’ancien ou le nouveau président peut-il faire appel à la justice en cas de diffamation, ou le procureur peut-il s’autosaisir ? Dans un entretien accordé à Senego ce vendredi, Bacary Domingo Mané, analyste politique et directeur de publication de mondeafrik.com, insiste sur le fait que la liberté d’expression prévaut durant cette période.
Selon lui, il est peu probable qu’un ancien président ou un nouveau président diffamé choisisse de recourir à la justice. Même si cela était envisageable, « la période électorale est synonyme de liberté d’expression, bien qu’il soit important de ne pas en abuser. Chacun essaiera de convaincre les électeurs avec des arguments, même si ces derniers ne reposent pas toujours sur des faits concrets. S’il n’y a pas d’intention malveillante, il n’y a pas de raison pour que le procureur s’autosaisisse ».
Le journaliste note qu’il n’a pas constaté de telles démarches depuis l’époque d’Abdou Diouf (président de 1981 à 2000) jusqu’à Macky Sall (2012-2024). En effet, durant les campagnes électorales, « il est rare que des poursuites soient engagées simplement parce que des critiques ont été formulées à l’encontre d’anciens ou d’actuels présidents ».
Enfin, Bacary Domingo Mané souligne qu’il serait inapproprié, même si la loi le permettait, d’utiliser la justice contre ceux qui s’expriment librement en période électorale, car cela va à l’encontre de l’essence même de cette liberté.
Les élections législatives se tiendront le 17 novembre 2024. Le président Bassirou Diomaye Faye espère récupérer une majorité pour gouverner, tandis que le président sortant, Macky Sall, vise également une majorité pour contrebalancer le pouvoir du tandem Diomaye-Sonko.