Le général Abdourahamane Tiani a autorisé le Burkina et le Mali à intervenir militairement sur le sol nigérien en cas d’agression de la Cédéao. Cette autorisation a été signée par décrets jeudi dernier.
Le gouvernement burkinabè a approuvé un projet de loi pour l’envoi d’un contingent militaire au Niger. Cette décision fait suite aux menaces d’intervention de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’ouest (Cédéao) pour déloger les nouvelles autorités soutenues par Ouagadougou et Bamako.
Les modalités et les conditions d’envoi des soldats seront déterminées de « commun accord » entre les autorités du Burkina et celles du Niger. Le colonel-major Kassoum Coulibaly, ministre de la Défense, a qualifié cette décision de « stratégique ». Il a précisé que cet engagement visait à prévenir et mener au mieux la lutte contre le terrorisme, et à répondre aux aspirations profondes des masses populaires burkinabè.
Le projet de loi sera soumis à l’Assemblée législative de Transition. Des observateurs prédisent qu’il devrait être facilement adopté.
Le Burkina et le Mali avaient déjà déployé des avions de combat pour « répondre à toute forme d’agression contre le Niger » le 18 août 2023. Le 24 août dernier, le général Tiani avait signé des ordonnances autorisant les Forces de défense et de sécurité (FDS) du Burkina et du Mali, à intervenir au Niger en cas « d’agression ». Cette annonce a été faite au cours d’une mission conjointe à Niamey, des ministres des Affaires étrangères des deux pays voisins.
Des officiers supérieurs et des spécialistes des deux pays sont à Niamey pour planifier la riposte en cas d’intervention de la force en attente de la Cédéao. Le Burkina Faso, le Mali et le Niger avaient également convenu de travailler ensemble pour réduire « les effets pervers » des sanctions économiques et politiques prises par l’organisation communautaire contre le Niger.
Au lendemain de la prise de pouvoir par la junte militaire, Bamako et Ouagadougou ont mis en garde que « toute intervention militaire contre le Niger sera considérée comme une déclaration de guerre » par les deux pays. (APA)