Ahn Jung-hwan : L’AC Perugia sanctionne son joueur pour avoir « ruiné le football italien ».

Dans le football, la rationalité s’efface parfois devant la passion. Divers facteurs, de la chance à la tactique, influencent le résultat des matchs, surprenant même les experts.
L’auteur Alpha Amadou Sy analyse dans Sud Quotidien les dynamiques entre les grandes nations de football et celles des zones périphériques. Il observe que ces dernières sont souvent perçues comme devant simplement offrir une résistance symbolique avant de s’incliner.
Sy illustre son propos avec la Coupe du monde 2002. La victoire du Sénégal sur la France, alors championne en titre, a été un véritable choc. La situation du gardien sénégalais Tony Sylva, numéro 2 à Monaco derrière le gardien français Fabien Barthez, symbolisait la disparité perçue entre les deux équipes.
L’Italie a elle aussi subi une défaite « inattendue » face à la Corée du Sud. Le président de l’AC Perugia, club d’Ahn Jung-hwan, auteur du but décisif pour la Corée du Sud, a publiquement critiqué son joueur, refusant de le payer pour avoir « ruiné le football italien ».
L’auteur note que près de 25 ans plus tard, des préjugés persistent, comme en témoigne la réaction à la défaite de l’Angleterre face au Sénégal en amical. Les Anglais ont cherché des justifications, évoquant l’arbitrage, la condition physique, ou encore une défense expérimentale. L’entraîneur Thomas Tuchel s’est interrogé sur l’exubérance des Sénégalais : « Ce n’est qu’un match amical… ».
Alpha Amadou Sy souligne que pour les équipes africaines, les matchs contre les nations européennes représentent une lutte pour la reconnaissance, illustrée par la réaction d’Aliou Cissé après une victoire du Sénégal sur la Pologne en 2028. Il observe que le football africain progresse et nourrit l’ambition de rivaliser avec toutes les nations.
L’auteur conclut que le football reflète les contradictions du monde et que les nations africaines, asiatiques et sud-américaines se heurtent à un complexe de supériorité. Il appelle à un recentrage des priorités, promouvant l’éducation, les arts et les sciences pour une véritable reconnaissance et une confiance en soi retrouvée.