« Affaire Ousmane SONKO : Contribution pour la préservation de la Paix au Sénégal » (Par Aziz Mbodj)

L’histoire démontre que la démocratie est très fragile en Afrique, non seulement parce qu’elle est susceptible d’être remise en cause par des coups d’Etat mais aussi parce qu’elle peut être dénaturée par les acteurs politiques et surtout par des dirigeants se comportant de plus en plus de manière autoritaire.

Ce sont ces tentations dans le rapport avec le pouvoir politique qui sont à l’origine de beaucoup de violences et d’instabilités dans le continent. Le Sénégal a toujours fait figure d’exception. Nous avons eu très tôt le pluralisme politique, le pluralisme médiatique. Nous avons eu aussi deux alternances pacifiques même si leur réalisation a toujours résulté de la détermination du peuple.

La limitation du nombre de mandats ne s’est jamais appliquée à un Président sortant malgré l’ancienneté de la clause au Sénégal. Ces réussites et succès ont procuré au Sénégal une paix et une stabilité qui lui a valu les qualificatifs d’exception sénégalaise ou de vitrine démocratique en Afrique.

Aujourd’hui cette paix est menacée et la tension est latente et peut éclater à tout moment. Ce que j’ai vu me fait réfléchir et m’oblige à élever ma petite voix pour proposer une recette pour une paix durable.

Personne ne doit accepter que le pays plonge dans un chaos en l’occurrence les acteurs politique au premier plan le Président de la République. Je ne vous propose pas « force doit rester à la loi » car « l’épitaphe de l’état de droit s’écrit toujours par la plume de la loi ». Du fait de ce que vos collaborateurs appellent conspiration ou forces occultent qui veulent déstabiliser le Sénégal, je vous propose par contre une voix constitutionnelle pour désamorcer la bombe et dissiper la tension.

La majorité parlementaire, votre majorité peut demander au juge d’arrêter les poursuites contre l’honorable député Ousmane SONKO conformément à l’article 61 alinéa 4 de la Constitution qui dispose que « La poursuite d’un membre de l’Assemblée nationale ou sa détention du fait de cette poursuite est suspendue si l’Assemblée le requiert. »

Je vous prie de bien entendre les interpellations et cesser de parler d’une affaire privée. Même si c’est une affaire privée à la base ou apparemment, le gain politique d’amener le député SONKO à l’abattoir de l’article 57 du code électoral peut être considéré comme la raison profonde. Il sera disqualifié de toute candidature s’il est condamné pour un mois avec sursis seulement.

Il faudra absolument se déterminer sur le 3ème mandat qui semble être pour certains les raisons de la mobilisation de la machine judiciaire. Vous savez que vous n’en avez pas droit et se serait peine perdue de le tenter. Refusez d’écouter les laudateurs dont les situations et positions sociales dépendent de vous. Ils protègent leurs intérêts et vous le savez car vous avez vécu l’expérience de la disgrâce.

Pour la postérité et votre retraite paisible après 2024, il est nécessaire de revenir sur certaines lois scélérates comme la loi n°2018-22 du 4 juillet 2018 sur le code électoral. Il est nécessaire de parler au peuple, à la jeunesse pour réveiller en chacun le génie du peuple sénégalais. Nous n’avons pas besoin d’émissaire internationaux pour des médiations.

Nous ne souhaitons pas être secouru par la communauté internationale pour nous réconcilier. Nous pouvons le faire nous-même conformément à nos valeurs et à nos références
Personne ne gagnera dans un chaos du pays mais le grand perdant serait la jeunesse qui pourrait être privée d’école, de soins, de nourriture mais surtout d’avenir.

Vive la paix
Vive le Sénégal
Dr. Abdoul Aziz MBODJI
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