L’enquête menée par la Division spéciale de la cybersécurité (DSC) a permis de lever le voile sur les pratiques attribuées au réseau communément appelé « Kocc », soupçonné d’être impliqué dans des faits d’extorsion massive de fonds, de monétisation de contenus compromettants et de chantage numérique.
Selon les éléments révélés par le quotidien Libération, les enquêteurs ont établi que des vidéos et images à caractère intime étaient collectées puis envoyées par des correspondants à une adresse électronique administrative, avant d’être exploitées à des fins de pression financière sur les victimes.
Des contenus centralisés et contrôlés
Les investigations ont permis d’identifier une adresse électronique — admin@seneporno.com — à laquelle étaient réceptionnés les contenus compromettants. Ces données sont désormais placées sous le contrôle total de la DSC, dans le cadre de la procédure judiciaire en cours.
Les enquêteurs ont également découvert 115 fichiers dénommés « seneg », faisant référence au Sénégal, contenant des images et vidéos ciblant principalement des personnes présentées comme sénégalaises.
Un système structuré de chantage
Toujours selon les sources judiciaires, les victimes présumées étaient contactées à partir de plusieurs cartes SIM, enregistrées sous des identités diverses. Les auteurs présumés exigeaient de l’argent en échange de la non-diffusion ou de la suppression des contenus compromettants.
Des échanges de messages saisis par les enquêteurs font état de pratiques visant à rassurer les victimes après paiement, notamment par l’annonce de la suppression des vidéos, sans garantie réelle sur leur disparition définitive.
Arrestations et procédure judiciaire
Dans le cadre de cette affaire, plusieurs correspondants présumés ont été interpellés puis inculpés. L’un d’eux aurait reconnu avoir transmis des contenus sans en vérifier l’origine ou l’identité des personnes filmées, selon des propos consignés dans le dossier d’enquête.
Les mis en cause ont été déférés devant la justice, tandis que les investigations se poursuivent afin d’identifier l’ensemble des acteurs du réseau et de déterminer les responsabilités individuelles.
