15 mars 2017-15 mars 2020 : Serigne Cheikh Tidiane SY, Homme de Synthèse
15 mars 2017, jour ne sera plus pénible, plus triste que ce jour pour moi. Quand j’ai reçu l’appel fatidique m’annonçant ta disparition, ma vie bascula dans l’émoi et la plus grande tristesse. Je venais de perdre celui que je considérais comme « immortel ». Jamais je ne m’étais préparée à ce jour. Ma rencontre avec Serigne Cheikh Ahmed Tidiane SY a radicalement changé ma vie. « Sama Maam à moi toute seule » est parvenu en si peu de temps à donner une nouvelle orientation à ma vie.
Guide Tijanne
Pour les Tijannes, Mame Cheikh était le guide spirituel, le patriarche, le grand maître, la synthèse de Seydil Hadj Malick, de Cheikhal Khalifa et de toute la grande famille de Maodo (Moukhadams). Il a su prendre le peu de toutes choses. En lui, on voyait Maodo, de par sa très grande maîtrise de sciences, son large don d’être un bon pédagogue, mais aussi il a su hériter de son grand-père la discrétion, chose très difficile à garder pour un homme public et de surcroît un guide religieux. Mame Cheikh a toujours gardé son calme olympien dans toutes les situations. Sa sérénité et son silence légendaire lui ont été légués par son vénéré père Cheikhal Khalifa Ababacar Sy. Ce dernier a su, avec brio, intelligence et élégance tenir haut le flambeau que lui transmit Maodo, après sa disparition. Et cela dans un contexte qui ne lui était pas favorable. Des Moukhadams, Serigne Cheikh, a hérité ce côté d’éternel disciple de Seydil Hadj Malick, toujours à la quête du savoir, et toujours prêt à défendre l’école de Maodo.
Liant confrérique
Pour les autres foyers religieux du Sénégal, Mame Cheikh, était ce neveu aimable qu’on aimait toujours recevoir. Comme un liant, tu as toujours voulu que les rapports entre toutes les familles religieuses soient glissantes, sans aucune barrière. Tu aimais toujours raffermir les liens. De Touba, en passant par Kaolack, à Yoff, à Ndiassane, à Thiès partout dans tous les foyers religieux, on aimait te recevoir et cela avec tous les égards.
Relation christique
Pour l’église tu étais le plus « catholique des musulmans », tellement que tu connaissais bien le Christ, son histoire, sa missions et ses secrets. Qui ne se rappelle pas ta fameuse conférence où tu évoquais ta relation particulière avec Jésus. Tu es allé jusqu’à raconter cette anecdote croustillante, selon laquelle tu as eu la chance d’être cet enfant qui portait toujours le sac du Christ.
Homme politique
Pour la classe politique sénégalaise, tu constituais ce sage qu’il fallait toujours consulter quand on a un programme pour le Sénégal. Pour les dirigeants de l’Etat, tu étais ce conseiller à aller voir à chaque fois avant de prendre une décision sur une question d’intérêt général. Ton immense savoir intellectuel pouvait t’aider à discuter sur n’importe quel sujet, mais aussi à émettre des avis favorables à qui de besoin. Homme politique par le passé, tu maîtrisais bien les réalités socio-économiques de ce pays. Tes conseils étaient toujours accueillis comme des paroles d’évangile.
Mon grand-père
Pour moi, tu étais cet homme, jadis incompris, mais qui a littéralement changé ma vie, par un simple hasard. En si peu de temps nos relations ont évolué à un rythme tel que tu étais devenu la personne la plus importante de ma vie. Voir ta photo ou entendre ta voix m’amadouait. « Sama Maam à moi toute seule » tu me manques et tu manques beaucoup aux Sénégalais. En fréquentant assidûment ta demeure de Fann Résidence, j’ai pu découvrir un pan de ta personne et de ta personnalité. J’ai pu connaitre ô combien tu étais généreux et modeste. En écoutant tes conférences, j’ai pu mesurer l’immensité de ton savoir intellectuel. Comme un universitaire, chacune de tes sorties étaient un cours magistral. Un cours, qui disséqué, pouvait renvoyer à plusieurs chapitres. La preuve au lendemain de chaque Maouloud, tu faisais la Une des journaux. Les prêcheurs s’attelaient au décorticage de ton message de la veille que tu envoyais depuis le Champs de courses, ton fief à Tivaouane. En parabole, dans une seule nuit, tu pouvais t’adresser aux initiés de certaines sciences, aux hommes politiques, aux populations avec comme seul fil conducteur le Prophète Seydina Mohhamad (SAW).
Les Sénégalais, et le monde entier gardaient toujours espoir de te revoir ne serait-ce qu’une seule fois sous ton magistère, présider un Gamou. Tu nous manques beaucoup. Ta prestance, ton sourire, ta belle diction, tout nous inspirait assurance.
A l’heure actuelle, où certaines de tes prédictions se réalisent, tu demeures être l’absent le plus présent. La situation géopolitique actuelle du monde, tu l’avais prédite il y a plus de quarante ans de cela. Mais à côté, tu as toujours donné des solutions pour résoudre ces problèmes en cas de crises. Tu ne cessais de nous rappeler et de nous ordonner aussi « la purification du Sénégal » par de bonnes actions, sinon « d’autres » viendront le faire avec le sang, comme si tu sentais venir la situation macabre qui se déroule actuellement au Sénégal. Il ne se passe pas un seul jour sans qu’on n’entende dans les médias des crimes, les uns plus crapuleux que les autres commis par des Sénégalais sur des Sénégalais. On tue froidement parfois juste pour le plaisir d’ôter la vie sans aucune raison valable. Ta dernière sortie résumait TOUT. Tu t’es adressé ce soir-là aux marabouts, maillon très important de la chaîne de ce pays. Aux hommes politiques et aux juges tu avais émis des avis, aux populations tu avais prodigué des conseils. Sage, tu avais prévenu ton peuple, et tu l’as toujours fait, comme depuis tes seize ans.
Ne maîtrisant pas ta très grande dimension mystique, je me limiterai à parler du Mame Cheikh Ahmed Tidiane Sy que j’ai connu. Heureusement que tout le monde est unanime à te reconnaître l’attribut de AL MAQTUM, grade que tu as hérité de ton Vénéré Homonyme le Grand Maître Cheikhna Cheikh Ahmed Tidiane Chérif.
On ne te voit plus, certes mais je sais que tu es toujours là parmi nous. A Tivaouane, la sainte où tu reposes actuellement, prie pour nous, prie pour que le Sénégal retrouve ses valeurs et sa quiétude, prie pour la terre et ses habitants, prie pour que cette épidémie de Coronavirus qui est en train de décimer le monde disparaisse à jamais.
« Ta petite-fille » Maïmouna
il nous manque beaucoup ?
Machaallah Sokhna Maimouna
Merci
Machallah Chère Mbokou Passpass:
En lisant ces lignes WALLAHI j’ai eu des frissons. On dirait que c’est moi qui parlais. Il ne nous a quittés, il est toujours parmi nous qui avions accepté du fond du cœur qui’il nous enseigne l’éducation divine et universelle. « KOU DEMOUL DEMOUL ».
Merci encore Ma Soeur of Faith and Ethnicity.
Best wishes and Maktumly yours
MACHALLAH JAZAAKALLAH KHAIR
Machalla notre cher mame est immortel je me suis ressourcé grâce à notre cher mame merci maimouna j’ai hâte de lire des articles sur mame cheikh