Université Cheikh Anta Diop de Dakar, le quotidien des étudiants désenchantés
Après le baccalauréat, les études supérieures s’annoncent comme l’ouverture d’une autre vie pour les potaches. C’est toujours la réalisation d’un rêve qui ouvre parallèlement les portes de l’enseignement supérieur.
Ainsi, chaque année les universités du Sénégal accueillent massivement de nouveaux bacheliers venus de toutes les régions du pays pour le début d’un nouveau cycle. Mais une fois sur place, la réalité du terrain devenue pour la plupart décevante, plonge le nouveau venu dans le désenchantement le plus absolu.
C’est alors le début d’une nouvelle vie émaillée d’aventures et de mésaventures : Le désenchantement commence pour certains ! Nous sommes à l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar, il est midi.
Trouvé sur l’enceinte du pavillon A de l’Université la plus grande du Sénégal, l’étudiant en première année au département de portugais, Mamadou Diao, étale ses habits à même le sol pour les sécher au soleil. Il va les surveiller ainsi pendant près de deux heures.
Cette réalité estudiantine est en effet une parmi d’autres qui font le quotidien des étudiants dans ces endroits destinés à former les jeunes du pays dont l’avenir dépend en grande partie de la formation qu’ils vont recevoir de ce temple du savoir.
Je m’attendais à une vie différente à l’université, mais…
L’étudiant Mamadou Diao (La photo en dessus), venant de la Casamance exprime ici tout son désenchantent au regard de ce qu’il vit à l’Ucad. Pour lui, étudier à l’Université de Dakar offre peu de perspectives de réussite au regard des conditions difficiles de leur vécu quotidien dans ce lieu car , selon eux, ces conditions favorisent l’échec plutôt que la réussite qui demeure une exception.
« Ici, rien n’est facile à trouver, à faire ou à avoir. Nous vivons dans des conditions inhumaines, surtout nous qui venons des régions sans parents ni hébergeurs à Dakar. On a choisi de venir ici, parce que l’on pensait mieux trouver, mais c’est tout à fait le contraire. Je m’attendais à une vie différente à l’université, mais… », s’est indigné l’étudiant Mamadou Diao au micro de senego.
Pour ce dernier, les conditions qui leur sont offertes dans ce temple du savoir les indisposent à dérouler normalement leurs études. Pour un simple petit déjeuner, l’étudiant est obligé de se réveiller à quatre heures du matin tous les jours.
« Nous nous réveillons chaque jour vers 4 heures du matin, ensuite nous allons faire la queue parfois pendant deux heures avant de pouvoir nous servir. Ensuite, c’est une autre queue qui nous attend pour se laver. Même pour acheter un simple verre de café, on est obligé de faire la queue », a fait savoir Mamadou Diao qui, quand même, fait savoir que la nourriture semble être de bonne qualité.
Ce que vit cet étudiant, venu du sud du pays pour le début d’une nouvelle vie, qui a sans doute démarré à l’Université Cheikh Anta de Dakar, est le dénominateur commun de tous le reste, garçons comme filles, en provenance de toutes les contrés du pays en quête de diplômes universitaires.
« Le nombre pléthorique des étudiants, le frein au bon déroulement des cours… »
Pour les autres étudiants trouvés dans leurs chambres dans les différents pavillons de l’Université, le problème majeur dont ils partagent tous, reste unanimement le surnombre. « Ici tout est surnombre. Dans les salles de cour, dans les restaurants, dans les toilettes, dans la rue, tout est surnombre », s’est indigné un étudiant en licence, trouvé dans sa chambre qui n’a pas omis de faire appel aux autorités étatiques, pour venir à bout ce problème de longue date à l’Ucad.
Bienvenue chez Baye Heuch! Lol
J’y ai trimé dur,très dur…