Une des fiertés sénégalaises retrouvées ( Par Siré Sy )

La Grande Mosquée Massalikul Jinan est un symbole du “’ñaq’” (suer) et du ‘’ñuki’’ (dépenser).

En tant que sénégalais, il y a de quoi être fier de la Grande Mosquée Massalikul Jinane. Massalikul Jinane, est une des fiertés sénégalaises retrouvées. A chaque fois que nous nous sommes rendus au siège de l’Union africaine à Addis Abeba, nous avions toujours un ‘’petit’’ pincement au coeur, car cette (jolie) bâtisse qui est le siège de l’Union africaine, nous a été construite totalement et équipée entièrement par la République populaire Chine. Comme si nous, Africains, en dépit de nos immenses richesses et ressources, nous ne sommes pas capables de construire par nous et pour nous, notre propre (siège) maison-la maison de l’Afrique.

Dans l’axe du temps, c’est comme qui dirait qu’à chaque fois qu’il est important, vital, nécessaire et symbolique pour nous (africains), nous attendons que les ‘’Autres’’ viennent faire pour nous ce que nous ‘’refusons’’ de faire par nous et pour nous.

Un autre exemple, sur le plan politique et à l’échelle du continent, quand le terrorisme d’inspiration jihadisme, sème la terreur, la mort et la désolation dans le Sahel, nous attendons la France et la communauté internationale (G5), financent notre propre sécurité collective. Comme si nous étions incapables de nous défendre par nous-mêmes et pour nous mêmes.

Nous ‘’refusons’’ de financer ce qui est vital pour nous et sous-traitons notre survie aux ‘’Autres’’. Une forme de désorganisation et d’insouciance, qui coûte cher à la marche vers le progrès en Afrique.

Au Sénégal, disent les statistiques, nous sommes 98% de musulmans. Et en tant que musulmans, le lieu de culte,- la Mosquée – est une pierre angulaire dans le vivre de notre religion. La Grande Mosquée de Dakar, l’un des plus importants édifices religieux de la capitale du Sénégal, inauguré en 1964, nous a été construite et offerte par Sa Majesté feu Hassan II du Maroc.

Parce que Dakar est la capitale du Sénégal et la vitrine de notre pays, la construction de la Grande mosquée Massalikul Jinane, pensée, financée, construite et achevée par les Sénégalais, avec l’argent des Sénégalais d’ici et de la diaspora, est un symbole vivant de notre fierté sénégalaise retrouvée. C’est donc dire que si nous le voulons, nous le pouvons.

De Ndiouga Kébé à Mbackiyou Faye: du modèle de talibé au talibé bâtisseur

Les mécènes de la Foi, de généreux donateurs et talibés, le Sénégal en a toujours connu. A l’instar de Feu Djily Mbaye qui dépensait sans compter pour la cause religieuse – Djily Mbaye la générosité fait homme -; de Feu Ndiouga Kébé qui s’était beaucoup investi – humainement et financièrement – pour la cause religieuse. A leur disparition et à des échelles variables, nos communautés religieuses ont toujours eu en leur sein, des bienfaiteurs financiers, comme Diop Sy chez les Tidianes et Mbackiyou Faye chez les Mourides.

Et en parlant de Mbackiyou Faye, son nom restera à toujours, gravé dans le marbre, à propos de Massalikul Jinane qu’il aura fait passé d’une idée, d’un projet, à une réalité architecturale sans précédent. Pour celui qui se fait une idées des supplices subit par Cheikh Ahmadou Bamba Xadim Rassul sur son chemin à l’exil, des supplices résumés sous le vocable ‘’Gudiy Ndakaru’’, la Grande mosquée Massalikul Jinane nous fait passer de ‘’Gudiy Ndakaru’’ à ‘’Jantuk l’Islam’’, selon la belle formule de la Commission scientifique de Massalikul Jinane. Et Cheikh Ahmadou Bamba Xadim Rassul et l’Islam, gagne encore une fois de plus, une haute consécration dans son combat pour l’Islam.

La Grande mosquée Massalikul Jinane, est l’oeuvre des Sénégalais, d’ici et de la diaspora. Le Vendredi 27 Septembre 2019, date d’inauguration officielle de ce joyau architectural qu’est la Grande mosquée Massalikul Jinane, patrimoine commun et partagé de l’Islam, comment ne pas aussi célébrer et magnifier un des nôtres, Mbackiyou Faye, qui a porté de bout en bout, le projet devenu réalité, s’est coupé les veines financièrement et s’est donné corps et âme pour sa réalisation, et qui depuis une dizaine d’années, ne ‘’vit’’ que pour l’achèvement de cette merveille qu’est Massalikul Jinane.

Massalikul Jinane, et après

Une fois que les lampions se seront éteints sur l’inauguration de la Grande mosquée Massalikul Jinane, s’invitera dans les débats, de la question de sa gestion et son l’administration. Et il est bien d’un des traits de caractères bien sénégalais, vous vous dépensiez physiquement, moralement, intellectuellement, ‘’entrepreunarialement’’ et financièrement pour une cause, et une fois l’oeuvre achevée, l’on fasse des manoeuvres pour vous faire ‘’dégager’’, selon la formule proverbiale bien sénégalaise et fort bien discutable, ‘’lu soti amm borom’’. Et de ce que je crois comprendre du concept  qu’est Massalikul Jinane, c’est qu’il ne sera pas seulement un lieu de prière mais aussi un haut centre d’éducation, de réflexion et de formation sur l’Islam, à l’instar de Coki (Louga),  de Tombouctou (Mali), d’Al Azhar (Egypte), de Kairouan (Tunisie), ces grandes villes-écoles d’apprentissage et de formation islamiques.

Massalikul Jinane, un des Xassaides de Cheikh Ahmadou Bamba Xadim Rassul, et qui signifie en français ‘’les Chemins du Paradis’’, est nul doute, une des fiertés sénégalaises bien retrouvée. Ne ce reste que pour cela, Massalikul Jinane vaut le détour, le vendredi 27 Septembre 2019.

2 COMMENTAIRES
  • Ndiaga

    Pourquoi n’-a-t-il pas appelé la mosquée en wolof. c un joyau mais le nom arabe me gêne.

  • noreyni

    ndiaga cava chez vous

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