Un premier ministre soupçonné pour le meurtre de son ex-épouse

Le Premier ministre du Lesotho et sa femme sont soupçonnés pour le meurtre sinistre de son ex-épouse, un scénario digne d’un roman policier. Pumza Fihlani tente de percer le mystère depuis la capitale de ce pays d’Afrique australe, Maseru où les gens vaquent normalement à leurs occupations.

En apparence, tout est en ordre, mais les panneaux d’affichage en papier journal plaqués sur les vitrines des magasins et attachés à des lampadaires donnent la première indication que quelque chose ne va pas du tout au Lesotho.

Un titre se lit en caractères gras : « La police traque la première dame », tandis qu’un autre annonce : « Le Premier ministre en difficulté accepte de démissionner ». Le premier couple du pays – le Premier ministre Thomas Thabane et son épouse actuelle Maesaiah Thabane – sont recherchés pour être interrogés en relation avec le meurtre en 2017 de l’ex-épouse de M. Thabane, Lipolelo Thabane.

Cette femme de 58 ans, selon Bbc Afrique, qui vivait séparée de son mari depuis 2012, a été tuée deux jours seulement avant que M. Thabane ne prête serment en tant que Premier ministre.Un soir, alors qu’elle rentrait chez elle, elle est tombée dans une embuscade, a reçu plusieurs balles à bout portant et est morte sur le bord d’un chemin de terre. Ce meurtre a choqué la nation.

À l’époque, M. Thabane l’a décrit comme un « meurtre insensé ».

Au moment de sa mort, l’attaque a été imputée à des hommes armés inconnus, mais les récents documents judiciaires déposés par le commissaire de police du pays, Holomo Molibeli, ont soulevé d’autres questions. Parmi les documents judiciaires, vus par l’agence de presse AFP, se trouve la copie d’une lettre, datée du 23 décembre 2019, que le chef de la police a écrite au Premier ministre âgé de 80 ans en disant: « Les enquêtes révèlent qu’il y a eu une communication téléphonique sur la scène du crime en question… avec un autre téléphone portable. Le numéro de téléphone portable vous appartient ». Première Dame disparue

Le 10 janvier, un mandat d’arrêt a été lancé contre Maesaiah Thabane, 42 ans, qui ne s’est pas présentée à la police pour un interrogatoire.

Elle n’a pas été vue en public depuis deux semaines et personne ne semble savoir où elle se trouve, enfin, personne ne veut parler.

M. Thabane, qui est toujours dans le pays, a évité de poser des questions sur le lieu où se trouve sa femme.

La BBC a contacté des représentants du gouvernement pour obtenir des commentaires, mais ils n’ont pas voulu répondre aux questions sur le sujet. Un porte-parole du parti du Premier ministre a déclaré que « la question n’a pas été abordée ».

La semaine dernière, il a accepté à contrecœur d’être interrogé par la police.

Ni M. Thabane ni sa femme n’ont été inculpés.

Cela en dit long sur la séparation des pouvoirs judiciaire et politique au Lesotho qu’un premier ministre peut être recherché pour être interrogé, mais l’enquête de police n’a pas été facile.

Menaces de mort

Le commissaire de police, M. Molibeli, m’a dit que le dossier Thabane était l’un des plus complexes et des plus dangereux sur lequel il avait travaillé au cours de ses 32 ans de carrière.

« Cela n’a pas été facile, il y a eu de nombreuses tentatives pour que cette enquête ne se poursuive pas », a-t-il déclaré.

« Je crois que ce que nous faisons est juste, tant que ma conscience est claire. Les habitants du Lesotho veulent connaître la vérité et c’est notre travail d’enquêter et d’arriver à cette vérité », a-t-il ajouté.

Des gens ont menacé sa vie pour avoir poursuivi l’enquête, dit-il, mais il insiste sur le fait qu’il n’a pas peur.

2 COMMENTAIRES
  • Abdoulaye Diallo

    que DIEU protège le commissaire

  • Papasaer Sakho

    Une leçon d’équité pour tous ceux qui ménent une enquête.
    Le peuple doit être derrière qui poursuit la justice.

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